Générations Futures demande au moins 150 mètres pour les ZNT riverains

Selon Générations Futures, qui a mis en place en 2023 une nouvelle campagne de prélèvements et d’analyses, « même des dizaines de mètres d’éloignement de la limite avec les surfaces agricoles traitées ne réduisent pas significativement les concentrations de pesticides dans l’air ».

35 substances en 7 semaines

« Nos analyses montrent que les riverains des zones traitées par des pesticides sont exposés à des cocktails de nombreux pesticides, jusqu’à 35 substances différentes en sept semaines », soutient l’ONG dans un nouveau rapport publié le 16 janvier 2024. Elle rapporte notamment que les cinq molécules les plus retrouvées dans un contexte de grandes cultures (Nord) seraient des herbicides (par ordre décroissant : glyphosate, prosulfocarbe, métolachlore (dont S-métolachlore), triallate, éthofumésate). En zone plus viticole, les fongicides, et notamment le folpel, seraient les types de molécules les plus retrouvées.

Rappelons qu'à la suite des premières campagnes d’analyse de l’air, réalisées en 2021 et 2022 dans des zones de grandes cultures, ainsi qu’en 2023 dans des zones viticoles, Générations Futures avait déjà estimé qu’il existait une exposition importante des populations aux produits phytopharmaceutiques par voie aérienne. Elle avait alors déjà remis en question l’efficacité des zones de non-traitement allant de 5 à 10 mètres.

Toutefois, à cette époque l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) avait aussi rappelé que concernant Générations Futures il fallait être très clair, « l’association s’appuie sur des prélèvements et des mesures visant à identifier la présence, ce ne sont pas des considérations de risque ».

Quatre demandes

À la lumière de ce rapport, Générations Futures demande :

• Que « la stratégie Ecophyto 2030 comporte les mesures permettant la réussite de ce plan de réduction de l’usage des pesticides » pour diminuer fortement l’exposition des populations rurales par voie aérienne ;
• Que « les registres d’épandage [des produits phytopharmaceutiques] des agriculteurs soient tenus par voie électronique et consultables librement en ligne par le public » ;
• Le « retrait du marché des produits comportant des matières actives CMR ou perturbatrices endocriniennes suspectées (catégories 1 et 2) » ;
• Un « élargissement important des zones de non-traitement (ZNT) actuelles jusqu’à au moins 150 mètres afin de réduire cette exposition des populations rurales à des produits dangereux ».