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« Mes arbres ne dépassent pas 2,5 mètres de hauteur »

Pour ses pêchers, Sylvain Ionescu a opté pour une forme fruitière en simple Y, à deux charpentières au lieu de quatre traditionnellement.

À Livron-sur-Drôme, Sylvain Ionescu produit des pêches, nectarines et abricots multi-variétés sur un verger semi-piéton de 1,2 hectare.

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Ancien responsable d’expérimentation sur pêche et nectarine à la station expérimentale d’Étoile-sur-Rhône (Sefra), Sylvain Ionescu est aujourd’hui conseiller indépendant. Pour mettre à profit son expérience, il a décidé de se lancer lui-même dans la production en 2016, à Livron-sur-Drôme (Drôme).

Renouveler les branches du bas

Pour le confort de travail, Sylvain Ionescu a mis un point d’honneur à créer un verger semi-piéton, que ce soit en abricot ou en pêche, avec des arbres ne dépassant pas 2,5 mètres de hauteur. « On monte peu sur l’escabeau, c’est royal », indique l’arboriculteur. Cette conduite impose toutefois de relever certains défis techniques sur pêcher pour contrarier la croissance naturelle de l’arbre, qui a tendance à se développer sur le haut et à se dégarnir à la base.

« C’est au moment de la taille que ça se joue, il faut vraiment bien structurer les charpentières en respectant autant que possible la règle de la conicité », explique l’arboriculteur. Pour limiter le déplacement de la production vers le haut de l’arbre, il pratique l’arcure de gourmands. Plutôt que d’éliminer systématiquement les gourmands (pousses fortes qui nuisent à l’arbre et à la qualité des fruits) en été avant la récolte, il en garde certains pour renouveler les branches fruitières dans le bas des arbres. « Je les bascule puis les maintiens à plat à l’aide d’une pince à grillage qui joue le rôle d’agrafeuse. » Il n’hésite pas à user de cette technique qui lui permet de maintenir son verger semi-piéton toujours très productif.

Deux raisons à la densification

Valorisant sa production en vente directe, la qualité des fruits est son principal objectif. S’il a choisi de rester « classique » en abricot, avec une conduite en gobelet multicharpentières (densité : 6 m x 3,5 m), il a opté pour un verger plus densifié en pêche-nectarine.

Il a ainsi réduit la distance entre les arbres sur le rang à 2,25 mètres, contre 3 ou 3,5 mètres habituellement, tout en gardant 6 mètres entre les rangs. « Le pêcher aime la lumière et a naturellement tendance à s’étaler. Même avec un interrang de 6 mètres, le verger peut très vite se fermer », explique-t-il. Il a opté pour une forme fruitière en simple Y, à deux charpentières perpendiculaires au rang de plantation, au lieu de quatre en conduite traditionnelle.

Deux raisons l’ont conduit à densifier son verger de pêchers. Recherchant la qualité gustative, il a fait le choix de limiter le nombre de fruits par arbre, entre 250 et 400. La densification lui permet ainsi de maintenir malgré tout un rendement satisfaisant. Par ailleurs, craignant de devoir couper des arbres à cause de la sharka notamment, la densification s’est présentée à lui comme une solution lui permettant de ne pas remplacer l’arbre arraché. « Souvent, cet arbre de remplacement végète un peu. Dans mon cas, les arbres qui se situent de part et d’autre de l’arbre éliminé s’étalent et bouchent le trou. C’est sur ces branches-là, qui bénéficient d’un puits de lumière, que j’obtiens les plus beaux fruits », indique l’arboriculteur.

Comme pour tous les modes de conduite mais encore plus en verger à haute densité, il conseille de « faire preuve de rigueur sur la taille en vert » pour limiter les maladies de conservation des fruits, mais aussi « d’adapter la ferti-irrigation à la vigueur de l’arbre ». Plus vigoureux qu’un arbre à quatre charpentières, un arbre à deux charpentières aura moins besoin d’apports.

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