L’effet de vergers pâturés sur les bioagresseurs doit être mieux cerné

Le projet inter-GIS Reve, dont l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) fait partie, a notamment abouti à une synthèse des données disponibles sur les effets de l’introduction d’animaux en vergers et vignes sur la pression de différents bioagresseurs. On y parle d’une régulation des ravageurs et maladies « potentiellement intéressante » mais restant « relativement mal connue ».

D’autant plus que celle-ci concerne de nombreux couples bioagresseurs-espèce animale (volailles et ovins le plus souvent). On s’intéresse donc à une large palette d’effets : consommation d’insectes et de mollusques ou de fruits infestés au sol, destruction de galeries de rongeurs par le piétinement, perturbation de la diapause par grattage du sol…

Différentes études relèvent par exemple l’intérêt d’introduire des volailles insectivores (poules, poulets et pintades). Une expérimentation a mis en avant la consommation du carpocapse en pommiers par la poule pondeuse. Le phénomène semble toutefois être de faible ampleur, et dépend de la modalité (meilleurs résultats sur la variété grise du Canada en pâturage continu).

Complément de revenu

Globalement, l’introduction d’animaux en vergers reste insuffisante pour réguler les ravageurs. Elle doit être associée à d’autres pratiques et se réfléchir plus largement : elle peut apporter un complément de revenu, jouer sur la fertilisation ou aider à la gestion de l’enherbement (1) mais aussi avoir des effets indésirables (tassement du sol, évolution de la diversité de la faune, perturbation des auxiliaires de culture, écorçage, consommation de fruits, intoxication des brebis au cuivre notamment).