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Des nectarines 100 % « Vergers écoresponsables »

« On va plus loin que ce qu’impose la réglementation », déclare le producteur Jean-Pierre Bails.

Spécialisée dans la production de nectarines, mais aussi de pêches et d’abricots, la SCEA Fruits de Crau a multiplié les démarches qualité.

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Sur les 240 ha de SAU de la SCEA Fruits de Crau, propriété de la coopérative La Melba, à Bouleternère, dans les Pyrénées-Orientales, 150 ha sont affectés aux nectarines, 60 ha aux pêches et 30 ha aux abricots. Ils sont tous sous le label Vergers écoresponsables depuis 2018, auquel sont venus s'ajouter depuis la certification environnementale de niveau 2 (nécessaire pour prétendre au label) et 3 (HVE), Global Gap et Bee Friendly. « Au sein de notre coopérative, nous étions déjà en agriculture raisonnée. Aussi, quand nous avons acquis ces surfaces à Saint-Martin-de-Crau, il était logique de poursuivre dans cette direction », commente Jean-Pierre Bails, gérant de la SCEA et coopérateur à La Melba.

Des méthodes de production respectueuses de l’environnement

Si, en matière de traitement contre la pression parasitaire, notamment les attaques de pucerons, des insecticides sont encore utilisés, « c’est toutefois de moins en moins le cas », précise-t-il. Des produits à base de cuivre sont, eux, employés contre la cloque, et du soufre mouillable contre l’oïdium. La protection des cultures intègre aussi les méthodes biologiques, avec le recours aux produits de biocontrôle.

À cela s’ajoute la mise en place, comme recommandé par le label mais sans obligation dans les choix et le nombre, d’infrastructures agroécologiques dans et autour des vergers, telles que des nichoirs et gîtes pour les oiseaux, et des insectes pollinisateurs comme les abeilles. « Lorsque les apiculteurs viennent déposer leurs ruches, nous ne faisons aucun traitement au moment de la floraison, et on va même plus loin que ce qu’impose la réglementation, en bannissant des produits qui ne sont pas dans la liste officielle », souligne l’arboriculteur. De plus, la confusion sexuelle a été mise en place sur la totalité des parcelles pour lutter contre la tordeuse orientale.

Fertirrigation, eau et cueillette

En matière d’intrants, « on fractionne au maximum. Tout est conduit en fertirrigation afin d’apporter les engrais là où il y a des racines », indique-t-il. Pour soutenir la croissance et le développement des arbres du verger, 100 unités d’azote sont apportées par hectare, ainsi que 50 unités de phosphore et 150 u/ha de potassium. Le fractionnement des doses peut évoluer après les analyses des feuilles. « L’important est d’apporter la bonne dose au bon moment », rappelle l’arboriculteur. Si la méthode suivie est la même depuis l’achat des parcelles en 2012, l’intervention, depuis 2021, d’une entreprise assurant l’accompagnement technique a permis de réduire d’un tiers l’apport des engrais.

Outre ces apports, et si c'est nécessaire, un ajout de calcium est fait, ainsi que de la matière organique. Pour augmenter cette dernière, et donc le stockage du carbone, les bois taillés sont broyés et laissés au sol.

Par ailleurs, le choix a été fait d’une irrigation contrôlée et économe de l’eau, en privilégiant le goutte-à-goutte. Toutes les surfaces irriguées sont pilotées à l’aide d’outils d’aide à la décision pour limiter la consommation d'eau. Enfin, dans la droite ligne du cahier des charges du label Vergers écoresponsables, la récolte est manuelle. Pour chacune des variétés (autour de 60), plusieurs passages de cueilleurs sont réalisés afin de récolter les fruits à maturité optimale. « Nous réalisons entre 3 et 4 passages par variété, suivant la maturité des fruits. En début de saison, la récolte se fait approximativement tous les trois jours et, en fin de saison, une fois par semaine », détaille-t-il.

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