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Le leader des tomates cerises marocaines dénonce le « dénigrement » français

L'entreprise franco-marocaine Azura se défend face au « dénigrement » des producteurs français sur les tomates cerises marocaines.

Les tomates cerises marocaines souffrent d’une « stigmatisation » de la concurrence déloyale de la part des producteurs français, contre laquelle se défend l’entreprise marocaine Azura.

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L’entreprise Azura, qui fournit les supermarchés européens en barquettes de tomates cerises marocaines à 99 centimes d’euro, a jugé « choquante » ce qu’elle qualifie de « campagne de dénigrement » de la part des producteurs français, qui dénoncent une concurrence déloyale.

Dans les manifestations d’agriculteurs français, les tomates marocaines ont été érigées, comme le sucre ukrainien, en symbole d’une compétition inégale : disponibles en toutes saisons, prix imbattable grâce à une main-d’œuvre à bon marché.

Stigmatisation « choquante »

Le leader des tomates cerises, Azura, a été particulièrement visé ces derniers mois, symbolisant les distorsions de concurrence dénoncées par les agriculteurs. À titre d’exemple, le 16 mai dernier, des agriculteurs avaient organisé un barrage filtrant à Perpignan pour protester contre les importations de tomates marocaines et défendre « la souveraineté alimentaire » française.

L’alliance syndicale majoritaire FNSEA-Jeunes Agriculteurs a depuis organisé des collages d’étiquettes en français et en arabe « origine Maroc » sur ses barquettes, estimant que l’entreprise le mentionnait en trop petits caractères.

« On respecte les règles à la lettre », a pourtant rétorqué la directrice générale adjointe d’Azura, Abir Lemseffer, lors d’un point à la presse à Paris le mercredi 17 juillet 2024. La colère des agriculteurs a éclaté dans toute l’Europe cet hiver, mais « il n’y a qu’en France qu’on a subi une campagne de dénigrement », a-t-elle affirmé, jugeant « choquante » la « stigmatisation » de la provenance marocaine.

Accord de libre-échange avec quota

Les producteurs français reprochent aux tomates marocaines d’être en partie exemptées de droits de douane en vertu d’un accord de libre-échange avec l’Union européenne. Il y a tout de même un quota, systématiquement dépassé, au-delà duquel les entreprises marocaines versent des droits de douane. Cela représente pour Azura « huit millions d’euros par an, payés en France », relève la dirigeante.

« Pour pouvoir vendre à la grande distribution suédoise, nous sommes scrutés par des auditeurs chaque année », fait valoir Mme Lemseffer comme gage de respect des critères sociaux et environnementaux.

La culture marocaine de tomates se voit aussi reprocher de contribuer à l’épuisement de la ressource en eau dans un pays affrontant la sécheresse pour la sixième année consécutive. Azura souligne qu’elle irrigue toutes ses cultures d’Agadir avec de l’eau de mer dessalée, et assure vouloir faire de même à Dakhla dès qu’une usine de dessalement sera opérationnelle.

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