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Les légumes transformés plébiscités par les consommateurs français

Le prix moyen d'une conserve est de 2,25 euros pour une boîte familiale d’environ 850 ml toutes variétés confondues.

Une enquête récente montre qu’avec un bon profil nutritionnel et des prix accessibles, les légumes en conserve et surgelés sont appréciés. Leur consommation est toutefois en baisse et les solutions de protection de ces cultures se raréfient.

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« Les légumes en conserve et surgelés sont de plus en plus présents dans le quotidien des Français », a fait savoir le vendredi 14 juin 2024 l’Unilet, l’interprofession française des légumes en conserve et surgelés. Selon une récente enquête (1) menée pour l’interprofession par l’institut CSA, ils sont 90 % à déclarer en consommer : un chiffre en hausse de 4 points par rapport à la dernière enquête de 2020.

Praticité d’emploi

Les consommateurs plébiscitent la facilité de conservation, de stockage et le gain de temps que ces produits apportent. La variété du légume est le premier critère d’achat des conserves et surgelés (77 %), devant le prix (57 %). L’Unilet précise par exemple que le prix moyen d’une conserve est de 2,25 euros pour une boîte familiale d’environ 850 ml toutes variétés confondues.

Cette enquête a révélé d’autres atouts des légumes transformés parmi lesquels :

« Pour autant, certaines croyances persistent : sur la présence de conservateurs notamment, puisque 70 % des Français pensent que les conserves de légumes en contiennent et 51 % pour les surgelés », regrette l’Unilet. Et de rappeler qu’ils sont issus de procédés de conservation thermiques qui ont recours aux propriétés naturelles du froid ou de la chaleur pour les préserver.

Consommation inférieure aux recommandations

En 2023, 98 % des foyers français ont acheté des conserves de légumes, et 82 % des surgelés. « Malgré tout, les volumes sont en baisse, suivant la tendance générale de déconsommation : –3 % par rapport à 2022 pour les légumes en conserve et –2,4 % pour les surgelés », constate l’Unilet. La filière fait « face à des consommations en berne en 2023, atteignant des niveaux bien inférieurs aux recommandations nutritionnelles (2) ».

Les haricots verts en boite sont achetés par près de sept foyers sur dix. (©  Céline Fricotté/GFA)

Face à l’enthousiasme des Français, la filière est « fortement mobilisée pour proposer des légumes en conserve et surgelés fabriqués en France, issus de cultures françaises, et participer à la souveraineté alimentaire du pays ». Ainsi, si 93 % des légumes mis en conserve et surgelés sur le territoire sont issus de champs français, l’Unilet rappelle que la fabrication française ne fournit le marché national qu’à hauteur de 40 %.

Légumiers de demain

La présence du logo « Fruits et Légumes de France » étant un facteur d’incitation à l’achat pour plus de trois Français sur quatre, la profession travaille à accroître son affichage sur les étiquettes. Avec la démarche de responsabilité sociétale collective de la filière, Les Légumiers de Demain, elle s’est fixé pour objectif que la moitié des achats en magasins soient identifiés d’origine française d’ici à 2027.

La volonté de développer le repérage des produits d’origine française fait d’ailleurs partie des dix engagements chiffrés prioritaires à atteindre d’ici à 2027, fixés par la filière dans le cadre cette démarche. « Deux ans après son lancement officiel, de nombreux chantiers sont déjà en route pour continuer les avancées », a rappelé l’Unilet.

La filière indique en outre qu’elle accélère et renforce ses engagements en 2024. Elle doit en effet faire face à une fragilisation sans précédent de ses productions, pour des raisons climatiques, sanitaires et réglementaires.

70 % des molécules menacées à trois ans

Parmi les chantiers en cours : les travaux liés à la recherche d’alternatives aux produits phytosanitaires ou à la souveraineté alimentaire. « On s’est fixé à 2027 un objectif ambitieux d’avoir 100 % de nos parcelles qui ont recours à au moins une pratique alternative aux produits phytosanitaires de synthèse. Il y a énormément de développements autour du désherbage mécanique et du recours au biocontrôle », a spécifié Cécile Le Doaré, directrice de l’Unilet.

Et de compléter : « Nous sommes très actifs dans la recherche, avec 99 % de nos usages menacés. Ainsi, sur 190 usages sur cultures légumières, 77 sont prioritaires et 70 % des substances actives utilisées sont menacées de retrait à trois ans. Si on n’y arrive pas, demain on ne sera plus capable de produire en France sur tout ou partie du territoire ces légumes ! »

Plan de souveraineté et Parsada

La filière a été particulièrement mobilisée dans les travaux du plan de souveraineté des fruits et légumes (PSFL) puis dans les réflexions du plan d’anticipation des retraits de substances actives au niveau européen et développement des alternatives (Parsada). Elle se félicite de l’engagement de l’État et des plans d’investissements débloqués pour promouvoir les pratiques agricoles durables et résilientes des producteurs et industriels avec trois guichets accessibles pour accompagner l’investissement en agroéquipements innovants :

Le désherbage ultralocalisé testé sur différents légumes permet de réduire par exemple de 70 à 95 % l'utilisation d'herbicides. (©  Céline Fricotté/GFA)

Enfin, le projet « Premier Decclic (développer la connaissance, combiner et déployer pour désherber les dicotylédones) », coordonné par Unilet, est l’un des premiers programmes de recherche lauréat du Parsada. Il reçoit 4 millions d’euros sur cinq ans au bénéfice de dix cultures légumières destinées aux conserves et surgelés et dix autres cultures spécialisées.

(1) Enquête menée du 29 avril au 6 mai 2024 auprès d’un échantillon représentatif de la population française âgé de 18 ans et plus : 1 004 interviews. (2) PNNS (programme national nutrition santé)/OMS.

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