« Nous avons planté des grenadiers et des pitayas »
Dans la plaine de Fréjus où le climat se réchauffe, Jean-Marc et Philippe Vazzotti se diversifient dans la production de cultures adaptées.
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« Nous testons toujours de nouvelles choses sur l’exploitation. Cela nous permet d’avoir un temps d’avance pour répondre à la demande des marchés. » Jean-Marc et Philippe Vazzotti, qui cultivent 23 hectares de maraîchage et d’arbres fruitiers à Fréjus dans le Var, se tournent aujourd’hui vers des cultures bien valorisées qui apprécient la chaleur. En 2020, ils ont donc planté 1 ha de grenadiers sur une parcelle jusque-là cultivée en maraîchage.
Tutoriels sur internet
La même année, ils ont fait le pari du pitaya (fruit du dragon), une espèce exotique qui pousse essentiellement en Asie du Sud-Est. « Nous avons implanté 70 pieds sous 500 m² sous abri, précise Jean-Marc Vazzotti. Nous avons produit les plants nous-mêmes à partir de plantes qu’un ami nous a données. Pour les conduire, nous avons regardé des tutoriels sur internet. C’est une plante grasse semblable à un arbuste. Quand ils atteignent une certaine hauteur nous les entourons d’un pneu pour que les branches ne se cassent pas. »
Sous leur serre, les Vazzotti produisent trois sortes de pitayas : peau rose à chair blanche, peau rouge à chair rouge et peau jaune à chair blanche. Plantés au cours de l’hiver 2020, les arbres sont entrés en production au mois d’août 2022. Après une première récolte de 150 kg, la ferme a cueilli près de 500 kg cette année. « Il y a deux périodes de récoltes, au début de septembre et au début d'octobre, explique Jean-Marc Vazzotti. Nous ne nous attendions pas à de telles quantités en 2023. Nous sommes donc assez contents. La plante n’exige pas de traitement particulier. Nous sommes d’ailleurs en bio. L’hiver, si la température descend en dessous de zéro nous chauffons les serres. »
Transformation en jus
Les grenadiers, plantés à raison de 1 000 arbres par hectare, sont quant à eux en cours de conversion bio. « C’est un arbre peu sensible aux maladies et aux ravageurs », indique le producteur. Quatre variétés aux caractéristiques différentes ont été choisies : Provence (rustique), Wonderful (rouge), Acco (douce) et Molar del Ecce (savoureuse). Provence, la plus précoce, arrive à maturité à la mi-octobre. « Nous attendons qu’elles soient toutes mûres pour les ramasser, explique Jean-Marc Vazzotti. Nous les transformons ensuite en jus. »
La tonne de fruits récoltée en 2022 a donné 300 litres qui ont été conditionnés dans des bouteilles d’un litre. Le coût de cette prestation s’élève à 1,30 € par bouteille. « Nous devrions produire 1,5 t cette année », estime l’agriculteur, qui n’a pas encore fixé le prix de vente de ces jus. Son but est de les commercialiser directement aux hypermarchés locaux. Avec d’autres agriculteurs de son secteur, il travaille en outre sur la création d’un drive fermier sur la commune de Puget, dans le Var. Il voit dans ce projet un autre débouché pour ses jus.
Les pitayas sont vendues directement auprès de grossistes ou sur le marché d’intérêt national (MIN) de Nice. « Nous parvenons à bien valoriser ces produits que l’on retrouve sur les étals autour de 15 €/kg, observe-t-il. Aujourd’hui, les consommateurs ont une vraie appétence pour le “local”. À cet égard, nous avons une carte à jouer. » Toujours pour se diversifier, les deux frères ont planté l’an dernier des clémentines sous 2 500 m² de serre.
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