maraîchage bio Gérer les adventicesgrâce à un couvert végétal

«Les adventices poussent, car elles ont accès à l’eau et aux éléments nutritifs qui leur sont nécessaires, comme les cultures. Pourquoi alors ne pas rendre ce milieu défavorable à leur croissance ? » Guillaume Delaunay, chargé de l’expérimentation au pôle maraîchage du lycée agricole de Wintzenheim (Haut-Rhin), résume ainsi le principe du programme SEFerSol (1), démarré en 2015. Trois stratégies de maraîchage bio ont été comparées, avec l’objectif d’améliorer la fertilité, tout en contrôlant les adventices.

25 % de rendement en plus

En 2018, la référence est fournie par un travail du sol à l’enfouisseur de pierres, un désherbage mécanique et un apport d’engrais organique. La deuxième met en œuvre un engrais vert et un travail en planches permanentes, avec des dents ou des disques traînés. La troisième remplace le désherbage mécanique par des couverts végétaux.

En septembre 2017, un mélange de seigle, de vesce, de féveroles, de pois, de trèfle incarnat, de phacélie et de radis japonais y a été semé. Il a été roulé et plaqué au sol à la mi-mai. La pose de bâches pendant trois à cinq semaines a sécurisé le roulage. Du poireau y a été planté, après passage d’un strip-till, sur une ligne de 10-15 cm de large. La fertilisation est localisée, la plantation un peu plus profonde.

Cet itinéraire donne un clair avantage de rendement à la récolte. « Le volume commercialisable est équivalent à 46 t/ha pour 30 kg N/ha, contre 37 t/ha avec 60 à 70 kg N/ha pour la référence. Ce résultat cumule le bénéfice des rotations effectuées les trois ans auparavant avec de la pomme de terre, de la salade, des choux-fleurs et des courges », signale Guillaume Delaunay. Le temps de travail, par rapport à la référence, augmente en moyenne de 1,7 h par are.

Henri Roy

(1) Stratégie d’entretien de la fertilité du sol.