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Les serres andalouses en quête de produc Les serres andalouses en quête de productivité

Dans le sud de l’Espagne, le plan de modernisation des infrastructures de production doit être accéléré pour maintenir le rendement au mètre carré.

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Avec ses deux hectares de tomates sous serres et ses amandiers, Roque Garcia, agriculteur biologique, contribue à la « huerta » (immense potager), près d’Almeria, dans le sud de l’Espagne. Une région souvent qualifiée de « potager de l’Europe », puisqu’on y produit plus de 3,5 Mt de fruits et légumes, en grande partie exportées en dehors des saisons. Comme d’autres producteurs, il ressent depuis quelque temps une poussée de la concurrence locale et à l’export. « Nous ne rencontrons pas de problème pour vendre notre production, mais plutôt sur les tarifs qui ne nous permettent pas de couvrir tous nos frais », explique-t-il.

Rénovation urgente

D’où vient cette pression ? Selon lui, de manière directe du Maroc et, plus indirecte, de la Hollande « qui contrôle le marché en influant sur les grands groupes de distribution ».

Les pays du nord de l’Europe ont investi en vue de moderniser leurs serres. Ils obtiennent ainsi des rendements plus élevés : 50 kilos de tomates/m² contre à peine 20 en Espagne. Quant à la hausse des températures due au changement climatique, elle leur permet d’augmenter leur production. Par exemple, sur les 746 000 t de tomates importées par l’Allemagne chaque année, 427 000 t viennent des Pays-Bas, 157 000 t de l’Espagne, 69 000 t de la France et 48 000 t de Belgique.

« Ici, notre compétitivité provient de nos infrastructures moins coûteuses qui nous permettent de produire avec moins d’investissement, mais aussi avec moins de kilos au mètre carré », ajoute Roque Garcia. Dans la région, l’investissement moyen pour une exploitation comme la sienne tourne autour de 450 000 euros (terre, irrigation, exploitation, etc.), soit près de la moitié de ce qu’engagent financièrement les Hollandais. Certes, les dépenses en eau sont plus importantes. Avec un système d’irrigation de « goutte-à-goutte », il faut compter 4 200 euros par récolte de tomates (8000 m3/ha), avec un prix de 0,52 euro par m3 d’eau. Mais celles liées au gaz, à l’électricité et au chauffage des serres sont moindres, en raison des conditions d’ensoleillement.

En revanche, la rénovation des serres - certaines ont plus de 25 ans d’âge - devient indispensable pour améliorer les rendements au mètre carré. La province concentre à elle seule 50 000 serres sur les 90 000 que compte le pays. Le gouvernement andalou a d’ores et déjà entamé un plan de modernisation, mais celui-ci va devoir être accéléré étant donné l’importance du problème.

Le montant de l’investissement est estimé à plus de 150 000 euros/ha. « Auquel cas, les aides aux agriculteurs ne devraient pas dépasser les 45 % de ce montant, soit 67 500 euros. Et elles ne seront attribuées que sur sélection », prévient Roque Garcia. Parmi les critères : les agriculteurs devront notamment démontrer qu’ils sont capables de réduire leur consommation d’eau.

 

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