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Des ressources fourragères issues des ar Des ressources fourragères issues des arbres

La chambre d’agriculture de l’Ariège et l’Inra testent la culture du mûrier blanc pour affourager des vaches allaitantes.

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Cultiver des arbres pour obtenir du fourrage, quelle idée ! Pourtant, dans les régions de bocage d’élevage, les haies abritent souvent des frênes dont le feuillage fournit un fourrage d’appoint apprécié des vaches. « Les arbres s’enracinent plus en profondeur que les prairies, et résistent mieux aux sécheresses estivales. Ils pourraient aider les éleveurs à s’adapter au réchauffement climatique », relève Mehdi Bounab, de la chambre d’agriculture de l’Ariège.

Avec Eliel Gonzalez-Garcia, de l’Inra de Montpellier, ils testent la culture du mûrier blanc. Dans le sud de la France, le feuillage de cet arbre était traditionnellement utilisé pour l’élevage des vers à soie. « En Amérique latine, il sert de fourrage aux bovins. Riche en protéines, le mûrier blanc ne contient pas de facteurs antinutritionels, et sa digestibilité est excellente », précise Eliel-Gonzalez Garcia.

Trois à quatre coupes

La parcelle expérimentale de 22 ares est située au Gaec Authier, à Mirepoix dans l’ariège. « En 2017, nous y avons installé 5 000 plants en lignes espacées de 80 cm. En avril 2018, nous avons réalisé une coupe d’uniformisation à 40 cm de haut, afin de faire repartir des rameaux en buisson. Puis fin mai, nous les avons recueilli en première récolte à la barre de coupe », détaille Mehdi Bounab. En août, une deuxième coupe a été accomplie avec une ensileuse. « L’inter-rang n’était pas assez large, elle n’a pu récolter que les bordures », explique-t-il.

Pour une bonne valeur du fourrage, il est nécessaire de couper les rameaux avant qu’ils ne lignifient. Leur pousse dure des mois de mars à octobre, ce qui permet d’obtenir trois à quatre récoltes par an. « Trouver le bon rythme optimise le rendement et la qualité fourragère », souligne Eliel Gonzalez Garcia. En première année, la production n’a été que de 3 à 4 t/ha. L’objectif est d’arriver à 10 ou 12 t/ha.

« Nous allons poursuivre cet essai jusqu’en 2020 dans le but d’évaluer le rendement et améliorer la mécanisation de la récolte », prévoit Mehdi Bounab. Réfléchir à la façon de mécaniser la plantation des arbres est important, afin de réduire les coûts. « Une fois les arbres installés, ils devraient produire durant vingt ans. Au fil des années, leur tronc s’élargit, mais continue à donner des rameaux après chaque coupe. »

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