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« Se diversifier grâce aux cucurbitacées « Se diversifier grâce aux cucurbitacées »

Chaque année, Hubert Gave contractualise avec Bonduelle une quinzaine d’hectares de potirons et de potimarrons.

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«Voilà une vingtaine d’années que les potirons, puis les potimarrons, ont intégré notre assolement, lance Hubert Gave, en Gaec avec son frère, Philippe, à Clary, dans le Nord. Depuis, les surfaces n’ont cessé de progresser : de 1 hectare pour des essais commerciaux pour Bonduelle, nous sommes passés à 15, voire 17 hectares, selon les années. »

L’agriculteur réserve cette culture, qui est un excellent précédent avant ses blés, aux terres les plus profondes de l’exploitation, les limons argileux. « Avec l’apport de Bactériosol, de BRF (bois raméal fragmenté) et des engrais verts soignés comme des têtes d’assolement, nous sommes très vigilants sur le stock de matière organique de nos sols en TCS (1), ajoute Hubert. Je suis convaincu que rien ne remplace une fumure organique et que la qualité organoleptique et nutritive de nos productions est intimement liée à celle de nos sols ! Il s’agit d’une production avec une marge intéressante, qui demande toutefois un fort investissement personnel. Quand l’usine souhaite la marchandise, nous devons être réactifs et suivre son rythme. »

Les volumes sont contractualisés avec le service agronomique de Bonduelle, qui est chargé de faire coïncider les surfaces et besoins commerciaux. Les cucurbitacées ne sont pas vendues directement à l’entreprise, mais à une organisation de producteurs de légumes, qui a pour principe le partage de productivité, c’est-à-dire des pertes ou des bénéfices.

Les variétés sont choisies et fournies par le service agronomique de la société agroalimentaire. Le repiquage nécessitant de la main-d’œuvre, les potirons et une partie des potimarrons sont désormais semés. « Nous avons seulement deux ans de recul mais, pour l’instant, les semis de fin avril-début mai se sont bien déroulés », confie Hubert.

Peu de phytos

De la destruction des couverts jusqu’au semis, plusieurs faux semis sont réalisés. Sitôt l’implantation ou le semis effectués, un apport d’engrais starter a lieu, ainsi qu’un passage d’herbicide. Ce dernier est complété par un coup de herse étrille au stade fil blanc, puis par deux passages croisés de sarcleuse, juste avant que la végétation des cultures ne recouvre le sol. Un désherbage manuel est aussi nécessaire.

Les ravageurs, pucerons verts en tête, sont généralement régulés grâce aux auxiliaires présents. La protection fongique, quant à elle, vise principalement l’oïdium. En fonction des années, un à trois traitements sont réalisés.

« Avec ce projet, je ne me sens pas comme un agriculteur lambda, mais bien comme un partenaire, se félicite Hubert. Ce qui me plaît, c’est d’en accompagner la progression et d’en valoriser l’innovation. Depuis deux ans, par exemple, la récolte est mécanique. Nous travaillons en Cuma, ce qui nous a permis de mettre le pied à l’étrier à deux jeunes agriculteurs, Luc Millot et Benjamin Vermeulen, et de leur proposer des productions économiquement intéressantes. »

Céline Fricotté

(1) Techniques culturales simplifiées.

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