3. Les SDHI confirment leur bonne place 3. Les SDHI confirment leur bonne place dans les essais

Arvalis conduit chaque année des essais pour évaluer, sur un critère de rapport qualité prix, l’efficacité de différents produits dans un contexte favorable aux maladies (1).

1 Rouille jaune : une dépense de 20 €/ha

Les produits à base de triazole (ou double triazole) présentent une efficacité très satisfaisante dans les deux essais mis en place en 2016 dans l’Eure et le Nord sur variétés très sensibles. Ces solutions peuvent être complétées par une strobilurine. Les produits à base de SDHI sont à réserver pour les T2 afin de viser aussi la septoriose. Les nouveaux « doubles SDHI » de Bayer CropScience (fluopyram + bixafen + prothioconazole) (lire l’encadré ci-dessous) doivent être renforcés par une strobilurine, tandis que le produit prêt à l’emploi Elatus era (nom de code ST02) de Syngenta (benzovindiflupyr + prothioconazole) pourra être utilisé sans complément antirouille. Les associations avec Elatus plus (benzovindiflupyr seul) et un partenaire comme Cherokee, Cemira ou Metcostar 60 donnent de bons résultats. Une intervention avec un produit efficace revient à 20 euros environ : augmenter la dépense n’augmente pas la durée de protection, ni n’allonge la durée nécessaire à une réintervention.

2 Rouille brune : très efficace solaténol

Trois essais ont été réalisés (Aude, Drôme, Gers), avec un niveau de rouille brune record en termes de nuisibilité. La lutte contre cette maladie passe par l’association d’une triazole et d’une strobilurine. Associer les triazoles entre elles peut aussi être intéressant. Les strobilurines comme la pyraclostrobine, la picostrobine et l’azoxystrobine sont bien adaptées.

Le « double SDHI » de Bayer devra être complété par une strobilurine. En revanche, le benzovindiflupyr montre une efficacité intéressante. C’est le seul SDHI qui n’a pas besoin d’être complété par une strobilurine pour être suffisamment efficace.

3 Septoriose : le chlorothalonil en préventif

Les trois essais d’évaluation (Cher, Eure, Essonne) des produits en T1 (voir l’infographie ci-contre) montrent que l’association Juventus 0,75 l/ha (metconazole) + Bravo 0,75 l/ha (chlorothalonil) se classe comme la meilleure modalité.

En T2, les deux essais conduits (Loir-et-Cher et Morbihan) montrent qu’en situation préventive, appliquer du chlorothalonil avec les SDHI, c’est mieux. Ainsi, Aviator Xpro 0,7 l/ha auquel on ajoute 500 g/ha de chlorothalonil présente une meilleure efficacité et un meilleur rendement. Librax (fluxapyroxad de BASF) à 0,9 l/ha procure de meilleurs résultats qu’Aviator Xpro 0,7 l pour un coût équivalent de l’ordre de 50 €/ha. L’activité du « double SDHI » de Bayer est du même niveau que Librax à 0,9 l/ha.

En situation curative, dans les trois essais menés dans l’Aisne, la Dordogne et l’Eure, le chlorothalonil est pénalisant avec certains SDHI comme Aviator Xpro, ou ST02 (Elatus era) de Syngenta. Avec Librax 0,9 l, l’effet du produit multisite est en revanche neutre, voire positif, « ce qui semble démontrer la robustesse du mélange metconazole + fluxapyroxad, y compris en situation curative », note Arvalis. Le SDHI de BASF, le fluxapyroxad, est la matière active la plus curative. Si le fluopyram renforce le bixafen dans la nouvelle gamme de Bayer CropScience, en curatif, il faut appliquer 1 litre du nouveau « double SDHI » pour rivaliser avec 0,9 l/ha de Librax. Par ailleurs, les résultats obtenus avec Vertisan (penthiopyrade) en association avec Metcostar 60 (metconazole) se situent entre Aviator Xpro 0,7 l et Librax 0,9 l. Cela oriente cette molécule sur des applications en préventif. Le benzovindiflupyr de Syngenta est également plus préventif que curatif.

(1) Le choix des doses est raisonné selon le prix des produits pour établir des comparaisons sur la base d’un même coût/ha : autour de 30 € pour les produits appliqués en T1 et environ 50 € pour le T2, voire plus dans certains cas.

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