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Être fermier, « rester libres »

Clémentine et Jonathan Challet ont pu s’installer dans le Berry grâce à l’achat des terres et des bâtiments par Terre de liens. Un investissement de 396 000 €.

Clémentine et Jonathan Challet sont fermiers de Terre de liens. Le fait de ne pas être propriétaires leur permet d'avoir plus de flexibilité.

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Dans la cour de leur ferme berrichonne, Clémentine et Jonathan Challet ont le sourire. Originaires des Alpes, ils ont migré à Loye-sur-Arnon, au sud du Cher pour élever des porcs en plein air et des vaches laitières. Ils transforment tout le lait en fromage, avec leur fameux « Camemberry » qu’ils vendent en circuit court. Bien qu’ils aient beaucoup de travail, les jeunes de « Ferme regain » semblent avoir trouvé une certaine sérénité.

« Nous sommes chez nous, sans pression, sans poids sur les épaules, même si au bout du compte, on n’aura rien », souligne Clémentine. Ce couple de 37 et 38 ans n’aurait pas pu s’installer sans l’intervention de la foncière Terre de liens. En 2020, alors qu’ils viennent de terminer un tour de France en roulotte, ils entendent parler d’une ferme dans le Cher. 42 ha… « Une surface importante par rapport aux exploitations des Hautes-Alpes ! », juge Clémentine. Le cédant souhaite vendre la maison et les bâtiments d'exploitation ainsi que 2 ha à 160 000 euros. Le propriétaire du reste du foncier annonce lui aussi la mise en vente de ses terres. « On ne pouvait pas acheter la maison et les terres, confie Jonathan. Nous avons donc sollicité un bénévole de Terre de liens ». Le couple déménage dans le village et commence le parcours à l’installation. 

Une installation à 54 000 €

Après plusieurs étapes de sélection régionale, puis nationale, ils obtiennent l’accord de la foncière pour l’ensemble de la ferme, ce qui est assez rare. Heureusement, car la banque refuse leur prêt. Après un an et demi de discussion, c’est le soulagement pour le cédant et les jeunes. Les bâtiments, la maison et 42 ha de terres sont vendus pour 396 000 € avec les frais de notaire. Autant d’annuités qui ne pèsent pas sur le couple, qui a pu investir sereinement dans un cheptel, un atelier de transformation et du matériel, pour 54 000 €. En tant que propriétaire Terre de liens entretient le patrimoine bâti. L’étable a été bardée en mélèze et la maison des Challets vient d’être isolée. Un chauffage par le sol a été mis en place.

Un bail environnemental

La foncière propose un bail environnemental de neuf ans. Elle impose une agriculture biologique et le non-retournement des prairies permanentes. Ce qui convient très bien à Clémentine et Jonathan, mais pas forcément à tout le monde. « Il faut adhérer à leur philosophie. Terre de liens, c’est plus qu’un outil, c’est un lien de confiance », précise Clémentine. Le loyer est de 1 000 euros par mois, pour la maison et les terres. Les fermiers disposent d’un préavis de deux ans et leurs enfants sont prioritaires pour reprendre la ferme. « Ne pas être propriétaire nous enlève beaucoup de stress. On voit combien il est difficile de transmettre une ferme aujourd’hui et on ne veut pas que ce soit un poids pour nos enfants. C’est un moyen de rester libres », conclut Clémentine.

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