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« La propriété foncière a été maltraitée »

Jean-Baptiste Millard, délégué général du laboratoire d’idées Agridées.

Pour Jean-Baptiste Millard, délégué général du laboratoire d’idées Agridées, il faut prévoir les conditions favorables pour que les propriétaires ruraux restent propriétaires en allégeant la fiscalité notamment la taxe sur le foncier non bâti.

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Le portage du foncier deviendra-t-il un outil incontournable ?

Oui, il faut réduire le coût de l’installation avant tout pour les non-issus du milieu agricole (Nima). En n’achetant pas les terres, le jeune peut ainsi quasi exclusivement se concentrer sur son outil de production. Il faut aussi trouver des solutions lorsque la reprise de l’exploitation entraîne une reprise de foncier, soit avec des fonds qui vont porter le foncier, soit en logeant les terres dans des GFA de type investisseurs.

Justement, il est prévu dans la prochaine loi d’orientation la création de ces groupements fonciers agricoles d’investissement (GFAI). Peuvent-ils changer la donne ?

Des sommes énormes sont à injecter dans les outils de travail des agriculteurs pour réussir les transitions agricoles et énergétiques. Il y a un besoin urgent de capitaux. Flécher l’épargne des particuliers qui bénéficieront des avantages en matière d’impôt sur la fortune immobilière et de droits de succession pour permettre d’alléger les reprises d’exploitation est une solution pertinente. Des garde-fous seront nécessaires pour éviter une financiarisation excessive de l’outil.

Les GFAI avaient déjà été envisagés dans la loi d’avenir de 2014 avant d’être abandonnés au dernier moment. Seuls les groupements forestiers d’investissement avaient finalement pu être créés et l’expérience montre qu’ils fonctionnent plutôt bien.

Les surfaces louées par les fonds de portage restent encore modestes. Les particuliers composeront encore la grande partie des bailleurs mais ces derniers semblent de plus en plus réticents à louer. Partagez-vous ce constat ?

Il faut les convaincre de conserver leurs terrains, ce sont les premiers porteurs de foncier. Il faut prévoir les conditions favorables pour que les propriétaires ruraux restent propriétaires en allégeant la fiscalité notamment la taxe sur le foncier non bâti. La propriété foncière a été maltraitée. Il faut redorer le blason des propriétaires privés qui s’occupent pour le compte des exploitants agricoles de porter le foncier.

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