La FNSEA et JA demandent un rendez-vous en urgence à François Bayrou

« Dans le contexte de crise économique, sociale et morale qui frappe de plein fouet le monde agricole », la FNSEA et Jeunes Agriculteurs (JA), « sollicitent un rendez-vous en urgence » au nouveau Premier ministre nommé par Emmanuel Macron ce 13 décembre 2024. Dans leur communiqué de presse, les deux syndicats demandent la reprise immédiate des travaux permettant de respecter les promesses faites par Gabriel Attal en réponse aux manifestations de l’hiver dernier.

« J’attends de François Bayrou un engagement fort »

Après le hiatus de la dissolution en juin, la chute du gouvernement Barnier a suspendu à nouveau la concrétisation de mesures alors promises aux agriculteurs, qui à la mi-novembre ont relancé leurs actions. « J’attends de François Bayrou un engagement fort sur les sujets agricoles dès les tout premiers moments de sa prise de fonction », a déclaré ce vendredi le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau.

Au nom de la #FNSEA, je félicite François Bayrou @bayrou pour sa nomination en tant que Premier Ministre. Nous attendons de sa part, dans les tous premiers moments de sa prise de fonction, un engagement fort sur les sujets agricoles qui sont au cœur des mobilisations des…

— Arnaud Rousseau (@rousseautrocy) December 13, 2024

« Il connaît toutes les solutions qui sont sur la table. Je lui ai adressé un courrier pour les lui rappeler. Revenu, moyens de production, simplification… nous avons urgemment besoin de concrétisations, de visibilité et d’engagement sur ces mesures, » a-t-il énuméré. FNSEA et JA appellent « avec une certaine gravité […] à une inscription rapide à l’examen au Parlement de dispositions fiscales attendues avec impatience pour améliorer la compétitivité et la résilience des exploitations ».

Le projet de loi de finance présenté par Michel Barnier comportait notamment des allègements de charges pour les travailleurs occasionnels, des aides à l’installation, l’adoption d’une réforme des retraites des agriculteurs…

François Bayrou, pour sa part, met souvent en avant ses origines paysannes. Il posait d’ailleurs au volant d’un tracteur lors de sa campagne présidentielle en 2007. Lors d’une visite au Salon de l’agriculture en 2018, le président du MoDem s’était défini comme « très proche, très intime » des agriculteurs.

Il partageait alors au moins en partie leurs craintes d’un éventuel accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur, sujet six ans plus tard à nouveau au cœur de la colère agricole. « Je pense qu’ils ont raison sur un point : on ne peut pas fixer aux agriculteurs européens des règles qui ne sont pas respectées par les autres », avait-il dit, évoquant notamment l’usage de certains pesticides en Amérique du Sud.