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Sur l’A6, l’attente des agriculteurs avant les annonces gouvernementales

120 tracteurs et 200 agriculteurs se sont rapprochés de Paris et de Rungis mardi soir, après avoir levé le barrage de Villabé, 20 kilomètres plus au sud.

Jeudi 1er février, 120 tracteurs et 200 agriculteurs étaient présents sur le barrage de l’A6, à Chilly-Mazarin dans l’Essonne. Le cortège ne devait pas s’approcher davantage de Paris ni de Rungis. Le lever du barrage était même envisagé, selon les annonces du gouvernement.

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Sur le barrage de l’A6 à hauteur de l’échangeur de Chilly-Mazarin dans l’Essonne, il est parfois difficile de se parler tellement les klaxons de soutien des poids-lourds, camionnettes d’artisans, taxis, voitures de particuliers qui roulent dans le sens Paris-Province se font entendre. « C’est en continu depuis notre arrivée mardi soir, confirment plusieurs agriculteurs. On se sent soutenus dans notre combat et fiers de notre métier, même s’il est difficile de se reposer la nuit ! »

« Rungis, c’est notre outil de travail »

Les 120 tracteurs et 200 agriculteurs sur place se sont en effet rapprochés de Paris et de Rungis mardi 30 janvier 2024 en fin de journées, après avoir levé le barrage de Villabé, 20 kilomètres plus au sud. « Nous voulions mettre plus de pression sur nos politiques pour avoir des réponses à nos revendications, explique Frédéric Arnoult, président de la FDSEA de l’Essonne. En revanche, il n’a jamais été question d’aller jusqu’au Min de Rungis. Pour nous, agriculteurs franciliens, le Min est notre outil de travail, ce serait se tirer une balle dans le pied que d’y aller ! »

C’est ce qu’ont confirmé, dans un communiqué envoyé mercredi 31 janvier, l’association interdépartementale des producteurs de fruits et légumes du Min de Rungis et l’Union des producteurs de fruits et légumes de l’Île-de-France qui dénoncent le blocage de Rungis. « La recherche de cibles symboliques doit être réfléchie. Annoncer le blocage de Rungis, c’est empêcher des agriculteurs de travailler. »

Un blocage intersyndical

Si le cortège est porté par la FDSEA et les JA de l’Essonne, de la Seine-et-Marne et du Loiret, des agriculteurs du Doubs et de la Dordogne ainsi qu’une douzaine de tracteurs de la Coordination rurale sont également présents. « La Coordination rurale francilienne n’avait pas forcément prévu de cortège, j’ai donc échangé avec mes voisins de la FDSEA et des JA pour voir si je pouvais intégrer leur mouvement, raconte Kevin Brouillard, agriculteur à Orveau en Essonne. Nous étions finalement une douzaine de la CR à venir lundi matin à Villabé et à poursuivre ensuite ici. Notre objectif est vraiment de porter nos revendications sans rien dégrader pour conserver la faveur de l’opinion française. »

Coopératives en soutien

Dans les rangs des agriculteurs, on croise aussi des administrateurs de coopératives. « Je viens en tant qu’agricultrice mais aussi avec ma casquette de présidente de la coopérative Terres Bocage Gâtinais en Seine-et-Marne, souligne Corinne Bonnet, les bras chargés de victuailles. S’il n’y a plus d’agriculteurs, il n’y aura plus de coopératives. » Même son de cloche auprès de Franck Etancelin, agriculteur à Villecerf en Seine-et-Marne, et membre du bureau de 110 Bourgogne.

Annonces concrètes attendues

De nombreux médias français mais aussi espagnols et portugais sont également présents ce jeudi 1er février au matin lors de la prise de parole de Damien Greffin, président de la FRSEA Île-de-France et vice-président de la FNSEA, juste avant les annonces de Gabriel Attal. « Nous ne voulions bloquer que les autoroutes pour ne pas gêner toute la circulation des Franciliens, explique-t-il. Et nous voyons ici le niveau élevé de soutien de la population. Nous ne voulons pas aller à Rungis car nous sommes beaucoup d’agriculteurs à y travailler. »

En amont de la pris de parole du premier ministres, Damien Greffin, président de la FRSEA Île-de-France , a pris la parole devant les agriculteurs mobilisés sur place mais aussi devant de nombreux médias. (© Florence Mélix )

« Certains agriculteurs ont des fourmis dans les jambes mais nous ne bougerons pas de là, poursuit Damien Greffin. Il faut garder la tête froide. Nous sommes en capacité d’obtenir des réponses et il va falloir réussir à sortir de ce mouvement. Nous ne pourrons pas tenir indéfiniment ; il y a la fatigue et le besoin de revenir sur nos exploitations. La balle est dans le camp du gouvernement pour envisager la fin du mouvement. » Pour lever le barrage, l’élu attend « des annonces concrètes tout de suite pour toutes les filières, et un calendrier pour les autres mesures au niveau français et européen. Il faut changer de logiciel. »

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