« Pour mes collègues, l’attente est énorme », prévient Arnaud Rousseau
Devant la commission des affaires économiques du Sénat le 31 janvier 2024, le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, a redit l’importance de joindre les actes à la parole face à la crise agricole, tout en admettant que les choses mettront du temps.
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Tandis que les manifestations se poursuivent dans l’attente de nouvelles propositions du gouvernement, les sénateurs de la commission des finances ont reçu le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, ce mercredi 31 janvier 2024. Dans une atmosphère plutôt accueillante, le syndicaliste a livré son analyse de la situation tout en réaffirmant son rôle d’interlocuteur préférentiel entre l’exécutif et la profession.
« Le monde agricole est le plus syndiqué des secteurs économiques »
Tancé par certains sénateurs sur la place de la FNSEA dans le mouvement, il a tenu à se défendre. « J’entends depuis 10 jours qu’on se fait déborder par la base. Mais le monde agricole est le plus syndiqué des secteurs économiques, autour des 40 %. Donc effectivement, il y a 60 % de non syndiqués », se justifie-t-il.
Mais avec un gouvernement cherchant une porte de sortie, Arnaud Rousseau juge que le syndicat majoritaire garde une place prépondérante. « Je constate que le gouvernement est bien content de trouver un interlocuteur avec qui discuter », observe-t-il, tout en mettant en garde. « On essaie de tenir une ligne de responsabilité. Ce n’est pas facile, et on ne sait pas si ça tiendra. »
« Une belle opération de communication »
Interrogé aussi sur le sujet des normes, il a tenu à clarifier le message de son syndicat. « Nous n’avons jamais dit qu’il ne fallait pas de normes. Elles sont même capables de nous protéger. Ce qui se passe en ce moment c’est le cumul de normes. Quand vous arrivez à un trop-plein, ça déborde », explique-t-il. Et pour répondre à ce débordement, Arnaud Rousseau reste très attentif à la suite que donnera le gouvernement à son discours.
« On a vu le Premier ministre faire une belle opération de communication qui s’est finalement traduite par une forme de suragacement et qui nous a conduits à la situation dans laquelle nous sommes », estime-t-il. Cette situation, c’est un mouvement qui ne faiblit pas. « Pour mes collègues, l’attente est énorme, peut-être au-delà de ce qu’on imagine », prévient Arnaud Rousseau. Il a donc plusieurs fois rappelé qu’il faudrait du « concret ».
Une Europe défaillante
Visant certains autres syndicats. « Je ne fais pas partie de ceux qui renvoient à Bruxelles systématiquement car c’est un peu facile, je dis qu’il y a une part de responsabilité. » Même s’il juge durement le mandat actuel de la Commission européenne. « Tout le monde est en train de constater l’échec », tranche-t-il.
« Les études d’impact le montrent, le green deal est un échec pour les associations environnementales et pour la production. Quand vous voyez au terme de ces cinq ans de mandat, toute l’Europe agricole est dehors… », souffle-t-il. Si le sujet reste prégnant, il souhaite toutefois tempérer certaines attentes. « Les sujets européens ne se règlent pas en trois jours, donc j’essaie d’appeler au calme et à la raison. »
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