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Parole de ministre « L’Anses n’a pas vocation à décider de tout »

Marc Fesneau, le ministre de l'Agriculture, a annoncé avoir demandé à l’Anses une réévaluation de sa décision sur le S-métolachlore.

Présent au congrès de la FNSEA à Angers, le ministre de l’Agriculture a détaillé sa stratégie quant au plan sur les phytos, présenté à la fin de février au Salon international de l’agriculture par Élisabeth Borne. Chaque filière devra rendre ses propositions d’ici à septembre.

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Alors que le président de la République dévoilait son plan Eau dans les Hautes-Alpes, le ministre de l’Agriculture était pour sa part présent au 77e congrès de la FNSEA (lire l'encadré). « C’était là sans doute que j’étais le plus utile dans le moment particulier que nous traversons », a-t-il justifié. Durant son discours, ce dernier est revenu sur la souveraineté alimentaire française, et notamment le plan phytos présenté par la Première ministre au Salon international de l’agriculture, le 27 février.

« Il s’agit d’un outil au service de notre souveraineté alimentaire, qui permet de dire quels sont les chemins et les moyens, a rappelé Marc Fesneau s’adressant aux congressistes. Vous avez besoin de ne pas vivre de dérogation en dérogation, de dérogation en interdiction, d’interdiction en impasse. »

Planification filière par filière

Le ministre a indiqué que, d’ici à une dizaine de jours, chaque filière devait se réunir pour évaluer les impasses, les alternatives et les interrogations quant à la non réhomologuation de certaines molécules. Un travail qui sera conduit par le ministère, avec les représentants des filières, les instituts techniques, l’Inrae et l’Anses et dont les propositions de planification sont attendues pour le mois de septembre.

« Il faut sortir de la logique en silo, où on ne regarde pas les conséquences de l’interdiction d’un produit sur toute une filière parce qu’on en avait déjà tellement interdit qu’il ne restait plus qu’un ou deux produits. » Marc Fesneau a aussi précisé l’importance de se doter d’une planification à l’échelle européenne. Il n’a par ailleurs pas écarté l’idée de continuer à utiliser certaines molécules : « J’assumerai qu’il n’y ait pas d’alternative et qu’on ait besoin de continuer à les (NDLR : les molécules) utiliser ».

Maintenir notre capacité exportatrice

« Je ne serai pas le ministre qui abandonnera des décisions stratégiques pour notre souveraineté alimentaire, à la seule appréciation d’une agence », a poursuivi Marc Fesneau. « Oui, il faut se baser sur la science […] mais l’Anses n’a pas pour vocation de décider de tout, sans jamais penser aux conséquences pour nos filières. »

Le ministre a par ailleurs annoncé avoir demandé à l’institut une réévaluation de sa décision sur le S-métolachlore. « Cette décision n’est pas alignée sur le calendrier européen et tombe alors que nous n’avons pas d’alternatives crédibles », a-t-il justifié, promettant prendre des décisions d’ici à quelques jours.

Il a également dénoncé l’enjeu alimentaire de la désinsectisation des céréales « au moment où des pays se demandent s’ils vont pouvoir se nourrir, au moment où ils nous demandent de pratiquer de la désinsectisation sur les céréales qu’on exporte ».

« La souveraineté est la capacité à nous nourrir, mais à faire en sorte qu’à nos frontières des gens se nourrissent », a rappelé le ministre.

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