Congrès Peu de réponses du ministre aux quatre chantiers de la FNSEA
La reconquête des prix, la baisse des charges, la résilience des exploitations et la vitalité des territoires ruraux. Sur ces quatre « chantiers de taille », Christiane Lambert a interpellé le ministre de l’Agriculture en clôture du congrès de la FNSEA, sans obtenir beaucoup de réponses.
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en revenant sur les États-généraux de l’alimentation (EGA), et « sur la nécessité de mettre un coup d’arrêt à cette spirale infernale de la guerre des prix, qui détruit chaque année 1 milliard d’euros de valeur, qui casse les exploitations agricoles, les PME, l’emploi et l’activité des territoires. »
Des prix rémunérateurs pour les agriculteurs
Christiane Lambert a estimé que la loi votée à la suite des EGA, a bien « créé les outils législatifs indispensables pour entrer dans un Nouveau Monde, ou la construction des prix se fera en marche avant et où [les agriculteurs ne seront] plus la variable d’ajustement du pouvoir d’achat des Français ».
La présidente de la FNSEA attendait une réponse du ministre sur l’ordonnance qui « manque encore pour sécuriser l’ensemble du dispositif », celle sur les prix abusivement bas. Didier Guillaume lui a répondu que ce texte serait présenté en conseil des ministres le 10 avril prochain, ainsi que l’ordonnance sur la coopération.
Rien de plus sur la baisse des charges
Sur la baisse des charges, le ministre n’a pas apporté de réponse aux demandes de la FNSEA. Rien par exemple sur la taxe antidumping que la Commission européenne envisage sur les solutions azotées. Didier Guillaume a toutefois reconnu quelques atermoiements du gouvernement, en particulier concernant le TODE. Mais il semble convaincu, que le dispositif mis en place vivra plus longtemps que prévu.
Sur la résilience des exploitations, le ministre a commencé par décrocher des applaudissements. Il a annoncé avoir emporté l’arbitrage du gouvernement et du Premier ministre sur le dossier de l’irrigation et des retenues d’eau. Mais ces applaudissements n’ont pas tardé à se transformer en sifflements quand il a ajouté que cela devrait emporter « l’acceptation des riverains, des associations et des élus ».
Christiane Lambert attendait aussi des réponses sur les ZNT (zones non traitées) ou encore la part de biogaz dans la PPE d’ici à 2030. Sur le premier sujet, le ministre a répondu que le gouvernement restait sur ses positions actuelles. Sur la part de biogaz, il a reconnu que l’objectif de 7 % de biogaz dans la consommation en 2030 manquait d’ambition. Il a défendu un objectif de 10 %, affirmant avoir obtenu l’aval du président de la République.
Quant à la vitalité des territoires ruraux, « la jaunisse aiguë dont souffre notre pays, appelle à une reconsidération des territoires ruraux, a lancé Christiane Lambert. Nous nous sentons les « premiers de corvée ». Nous nous sentons abandonnés par l’État lorsque nous constatons les fermetures continues de services publics ou l’absence d’accès à la téléphonie ou à internet ». Un déclassement que le ministre associe à « un sentiment de désespoir et d’abandon » sans y apporter de réponses ou de solutions.
Apostrophé par la scène, il est revenu sur le dossier des retraites agricoles. Il a assuré qu’il était favorable à une augmentation du montant minimal de la pension à 85 % sur Smic pour les retraités actuels. Pour autant, la partie est loin d’être gagnée dans cette réforme des retraites qui s’annonce et pour laquelle Matignon gardera le dernier mot.
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