Login

Agrivoltaïsme Que valent les moutons sous les panneaux photovoltaïques

Face à une demande forte de données agronomiques et zootechniques sur le pâturage de ruminants dans des champs photovoltaïques, des institutions de la filière ovine se saisissent du sujet en partenariat avec Neoen.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

La Fédération nationale ovine (FNO) et l’Institut de l’élevage (Idele) développent un projet de recherche avec l’installateur de centrales photovoltaïques Neoen. L’objectif est de produire des données sur la production fourragère sous les panneaux et la mesure d’éléments zootechniques. Jérôme Pavie, de l’Idele, explique : « Depuis l’an dernier, nous avons reçu un grand nombre de contacts qui nous interrogeaient sur l’entretien de parcs photovoltaïques par des ruminants. Cela permet de limiter les charges de mécanisation de cet entretien et de valoriser, par une production agricole, des espaces qui ne l’étaient pas. Ces contacts proviennent souvent d’installateurs de panneaux photovoltaïques qui ont compris la nécessité du maintien de l’élevage pour faciliter l’acceptabilité des projets et soutenir des emplois locaux. »

Le mouton est le ruminant le plus adapté

Neoen est venu assez rapidement vers la FNO qui a intégré l’Idele dans la boucle. La société exploite déjà une vingtaine de centrales photovoltaïques sur des terrains dégradés (anciennes mines ou zones forestières dévastées par des tempêtes par exemple) en France. D’une taille allant de cinq à vingt hectares, ces centrales sont déjà entretenues par des moutons depuis plusieurs années. « Les moutons sont les animaux les plus adaptés, précise Jérôme Pavie. Les capacités d’escalade des chèvres compliqueraient l’installation des panneaux qui devraient être surélevés. Concernant les bovins, il faudrait renforcer les structures car ils les dégraderaient en s’y grattant. »

Questions techniques et économiques

La FNO et l’Idele ont longtemps hésité. La filière est en effet divisée sur ces questions et craint un détournement d’usage des sols ou la réduction de l’élevage à une activité annexe, secondaire par rapport à la production d’énergie. Les syndicats agricoles connaissent eux-mêmes des divisions internes sur cette question. Ces organisations institutionnelles ont fini par accepter le sujet « pour y poser un cadre et s’assurer que la diversification d’activité ne se fasse pas au détriment de l’élevage. Nous travaillons donc sur la double question du modèle économique et des performances techniques de ces installations », poursuit Jérôme Pavie.

L’idée de payer des éleveurs pour qu’ils entretiennent des espaces plutôt que de leur faire payer un fermage a tout de même de quoi séduire dans certaines régions où le maintien de la filière est difficile. Un projet de recherche est donc en cours ; l’institut technique a déjà réfléchi le cadre et a prévu de mesurer pour différents types de couverts l’incidence de l’ombre sur la production fourragère, mais aussi sur le bien-être animal.

Des cabinets d’études travaillent déjà sur ces questions pour des installateurs solaires. C’est le cas d’Éco Solution Énergie par exemple. L’entreprise, basée dans l’Hérault, effectue plusieurs retours d’expérience et intègre l’élevage dans ses réflexions depuis plusieurs années. Elle commence à étudier l’aspect électromagnétique et ses possibles effets sur les animaux, en partenariat avec des spécialistes de la géobiologie et des ovins.

 

> À lire aussi : Du bio à l’ombre du photovoltaïque (06/06/2019)

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement