Le crédit-bail pour investir dans un robot de traite
À l’instar d’autres matériels, on peut acheter mais aussi envisager de louer son robot de traite via un crédit-bail. Un choix non sans conséquences pour sa gestion.
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Aujourd’hui très répandu lorsqu’il s’agit de renouveler sa voiture ou son tracteur, le « leasing » ou crédit-bail séduit aussi pour l’élevage, notamment par le biais des robots de traite. Mais faire le choix de cette solution pour acquérir son robot plutôt que de l’acheter doit être pensé sous le prisme de la gestion pour que l’opération soit véritablement intéressante. Même si certaines situations ne laissent pas forcément d’autres possibilités.
Un partenariat fabricant-banques
Proposé par les concessionnaires et les fabricants, le crédit-bail est en fait un outil financier mis à disposition par leurs banques partenaires. Comment ? En finançant l’achat du robot à la signature du contrat, puis en le louant à l’utilisateur final. Le vendeur de l’équipement reçoit donc le montant via la banque et livre et installe le robot de traite chez l’éleveur. Ce dernier traitera directement avec le vendeur et lui paiera un loyer mensuel sur des montants et une durée, négociés. Il devra lui verser la plupart du temps un loyer majoré au départ.
Une solution moins exigeante que le passage à la banque pour financer l’achat du robot mais qui doit être comparée, comme l’explique Laure Rannou, responsable du service de la fiscalité du centre de gestion Icoopa. « Il faudra soigneusement analyser le taux d’intérêt et les conditions de remboursement de l'emprunt pour s’assurer que le crédit-bail est vraiment avantageux par rapport à d’autres options de financement disponibles », prévient-elle.
Des contrats tout compris
À la fin du contrat, le crédit-bail peut permettre à l’utilisateur final de devenir propriétaire de son robot par le biais d’une option d’achat fixée au départ. Mais pour Laure Rannou, ce n’est pas vraiment l’objectif des acquéreurs. « Il s’agit d’équipements très technologiques, donc acquérir un robot en fin de crédit-bail n’est pas souvent l’option retenue. C’est le risque de se retrouver avec un équipement vieillissant, voire de ne plus trouver de pièces pour la maintenance », note-t-elle.
Moyennant un coût global généralement supérieur à celui d’un achat, le crédit-bail peut inclure la maintenance et les pièces de rechange, voire les consommables comme les produits d’hygiène. Le crédit-bail peut donc permettre d’avoir plus de visibilité sur le coût réel et les charges induites. En cas de défaillance durant le contrat, le robot pourra même être remplacé. « Il faut bien regarder la flexibilité du contrat, comme la possibilité de mettre à niveau l’équipement ou de modifier les termes du contrat en cas de besoin », souligne L. Rannou.
L’endettement comme guide
La décision d’opter pour le crédit-bail, au-delà de la tranquillité d’esprit qu’elle peut apporter sera guidée par sa situation d’endettement. Étant donné le montant élevé d’acquisition d’un robot de traite, les capacités d’emprunts peuvent ne pas permettre un achat. « Ça peut être le cas lors d’une installation ou après le montage d’une nouvelle stabulation par exemple », précise Laure Rannou. Dans ce cas, le crédit-bail évitera d’alourdir ses investissements tandis que les loyers versés iront rejoindre la colonne des charges.
Plusieurs points de vigilance au départ du contrat sont à noter. Même si le montant reste inférieur à l’avance de TVA à effectuer lors d’un achat classique, il faudra quand même puiser dans la trésorerie pour payer le premier loyer majoré. Ce dernier pourra toutefois offrir un intérêt fiscal. « Il existe la possibilité de déduire immédiatement de son résultat imposable le premier loyer supérieur aux échéances suivantes, si cela est justifié par une prestation fournie supplémentaire. Ça peut être justifié ici par l’installation et la mise en place du robot », relève Laure Rannou.
Pour l’experte, plusieurs autres éléments seront aussi à scruter au moment de signer. « Le coût financier est souvent plus élevé pour un crédit-bail que pour un prêt classique, notamment par le versement d’un dépôt de garantie, d’assurance, et de frais annexes, il conviendra de bien les évaluer », conclut l’expert.
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