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Dans les coulisses de la fabrication d’aliments composés

L'usine Huttepain Aliments fabrique des aliments pour la volaille.

Découvrez la fabrication d’aliments composés pour la volaille dans l’usine Huttepain Aliments (groupe LDC) de La Chapelle-Saint-Aubin, près du Mans, qui a ouvert ses portes à la presse le jeudi 17 octobre 2024.

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L’usine Huttepain Aliments, à La Chapelle-Saint-Aubin (Sarthe), est l’une des huit usines de la partie de l'amont du groupe LDC, leader français de la volaille. Construite en 1975, elle est spécialisée dans la fabrication d’aliments pour la volaille de chair et de ponte. Elle fonctionne 24h/24, du lundi au vendredi.

Chaque jour, l’usine réceptionne 30 camions de matières premières, soit environ 820 tonnes par jour, entre 6 heures et 20 heures. Le blé et le maïs représentent 65 % de la composition des aliments (40 % de blé, 25 % de maïs). Ils proviennent d’un approvisionnement français et local. « On travaille avec des organismes stockeurs sarthois. Les céréales sont collectées sur un périmètre de 60 km autour de l’usine », appuie Mathieu Pacton, responsable des achats chez Huttepain Aliments.

Les sources de protéines : un enjeu pour le secteur

Les protéines sont principalement apportées par les tourteaux de soja (20 % des achats), qui, eux, sont importés. « Leur disponibilité en France est trop faible pour répondre à nos besoins », justifie Mathieu Pacton. Conscient de cet enjeu, le secteur de l’alimentation animale s’est d’ailleurs engagé vers « 100 % de soja importé non déforestant » au 1er janvier 2026.

Le tourteau de tournesol est une piste de substitution du soja, mais il ne pourra pas le remplacer entièrement. Il contient environ 34 à 35 % de protéines, contre 45 à 46 % pour celui de soja. Il est aussi plus riche en cellulose et donc moins digestible. « Pour alimenter la volaille, on plafonne à 5 % de tournesol, détaille Mathieu Pacton. On aimerait développer le pois, une source locale, mais son taux de protéines (20 %) et son manque de disponibilité sont toutefois bloquants. » Le colza est, quant à lui, peu apprécié des volailles, et présent en très faible quantité dans les recettes.

Au total, l’usine utilise une vingtaine de matières premières qui sont stockées dans trois zones : pour les grains, pour la poudre (minéraux, sel…) et pour le liquide (huile, acides aminés…).

Chaque jour, l'usine réceptionne 30 camions de matières premières, soit environ 820 tonnes au quotidien. (©  Justine Papin/GFA)

Le site est toujours en flux tendu sur l’approvisionnement : sa capacité de stockage correspond à une journée de production. « Le lien avec le collecteur et la filière céréalière locale est primordial », insiste Mathieu Pacton.

Pour les tourteaux de soja, ce lien est plus difficile. « L’approvisionnement en céréales est moins stressant qu’en tourteaux, poursuit de dernier. Les bateaux sont déchargés à Montoir-de-Bretagne, où les tourteaux sont ensuite stockés. Nous ne sommes pas les seuls fabricants d’aliments à y aller. En cas de grève par exemple, on ne peut plus s’approvisionner. »

Le meilleur aliment au meilleur coût

Chaque camion est contrôlé à son arrivée (propreté, odeur, présence d’insectes) et analysé avec une sonde à grain (poids spécifique, humidité, protéines…). « Si le camion est validé, il reçoit un badge qui active le circuit de fosse pour que les matières premières aillent dans le bon silo », explique Mathieu Pacton.

Chaque camion est contrôlé et analysé à son arrivée. (©  Justine Papin/GFA)

Un échantillon est prélevé pour chaque camion, et gardé pendant six mois. La formulation des aliments doit tenir compte des problématiques de marché et des prix. « La récolte de maïs n’étant pas encore faite, il a fallu le diminuer dans les formules », illustre Mathieu Pacton. L’objectif : faire le meilleur aliment au meilleur coût.

Un échantillon est prélevé pour chaque camion, et gardé pendant six mois. (©  Justine Papin/GFA)

La composition et la présentation des aliments sont adaptées aux âges et aux productions. Un aliment pour la volaille de chair se présente sous forme de granulés, qui sont émiettés pour les poussins. « Si l’on donne à une volaille un peu de tout, elle mangera ce dont elle a envie. Avec le granulé, elle a tout ce qu’il faut pour faire du poids vif », précise Mathieu Pacton. Pour les pondeuses, l’aliment se présente sous forme de farine grossière. « Les éleveurs peuvent commander jusqu’à 10 heures le matin pour être livrés au plus tôt le lendemain matin », ajoute le responsable des achats.

Aliments échantillonnés

L’usine fabrique par lots de 5 tonnes. Les matières premières sont d’abord dosées et prémélangées, avant de passer dans le broyeur, qui compte quatre lignes de granulation. Elles passent ensuite dans la mélangeuse, où peuvent être ajoutés des produits qui ne vont pas dans le broyeur, comme des huiles.

Depuis la salle des commandes, l'équipe de production s'assure que tout se passe bien. (©  Justine Papin/GFA)

Les granulés sont formés sous l’action de vapeur d’eau dans une presse, où le mélange passe dans des cylindres perforés (appelés des « filières »). Les granulés chauds sont ensuite refroidis, puis tamisés pour retirer les parties fines. Ils peuvent être enrobés d’huile, pour leur appétence et leur tenue.

Comme les matières premières, les aliments composés sont échantillonnés, avant d’être expédiés.

Mathieu Pacton, responsable des achats chez Huttepain Aliments, présente les échantillons d'aliments. (©  Justine Papin/GFA)

Biosécurité

Par mesure de biosécurité, les camions de matières premières ne croisent pas ceux d’aliments. Huttepain Aliments a investi l’an dernier dans un portique de désinfection, qui permet de nettoyer les camions en un quart d’heure. Les camions sont également équipés de systèmes de désinfection embarquée.

Huttepain Aliments a investi dans un portique de désinfection, qui permet de nettoyer les camions en un quart d'heure. (©  Justine Papin/GFA)

Au total, l’usine travaille plus de 100 formules, et produit chaque année environ 210 000 tonnes d’aliments.

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