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Viande bovine : « Il faut contractualiser les femelles pour freiner la décapitalisation »

La décapitalisation persiste en France. La contractualisation des bovins femelles semble être la seule solution réalisable selon Interbev.

La décapitalisation continue de frapper le cheptel bovin français. Culture Viande, le syndicat des entreprises d’abattage et de découpe, reconnaît sa responsabilité, et pousse à la « solidarité » de la filière.

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« Culture viande prend sa part de responsabilité dans les décapitalisations observées jusqu’à présent », déclare Gilles Gauthier, le président de Culture Viande, lors de l’assemblée générale du syndicat ce mardi 5 septembre 2023 à Paris. La réduction du cheptel bovin allaitant continue de sévir. Il s’érodait encore de 3 % en juin 2023 par rapport à l’année précédente. La perte est estimée à 115 000 têtes. « Collectivement, nous devons juguler ce phénomène, suggère le président. Je suis personnellement très inquiet pour la filière. »

Les contrats comme meilleurs leviers

Emmanuel Bernard, président de la section bovine d’Interbev, est clair : « si nous avons une loi de contractualisation, c’est qu’il y avait un besoin ». Pour lui, le changement de pratiques commerciales rend le travail plus facile pour certains éleveurs. Mais c’est également « une réponse à la décapitalisation. Il faut se donner les moyens d’avoir une production suffisante pour la demande à l’avenir ». Les femelles doivent être priorisées dans ces accords, selon le président d’Interbev. « Pour avoir des mâles et des veaux, il faut garder les vaches », souligne-t-il.

Les contrats de vente entre éleveur et abattoir sont privés. Aucun observatoire n’étudie ces échanges à l’échelle nationale. Le maillon de l’abattage et de la transformation s’est cependant engagé à fournir des données à Interbev. « 30 % des jeunes bovins de race à viande sont contractualisés, contre 46 % pour ceux d’origine laitière », estime Emmanuel Bernard. Les femelles n’obtiennent pas les mêmes taux de contractualisation. « Les génisses sont contractualisées à hauteur de 14 %, mais nous partons de loin. Pour les laitières, ce sont 10 %. La double activité de l’éleveur laitier rend la sortie des animaux plus compliquée à planifier », explique-t-il.

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