« Avec la décapitalisation bovine, la filière doit se serrer les coudes »
À l’inverse du reste du monde, le cheptel européen continue sa chute en 2023. Les acteurs de la filière ne voient qu’une solution : la solidarité entre tous les maillons de la chaîne pour préserver l’économie bovine.
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« Sur le terrain, l’incertitude est grande », affirme Bruno Debray, président de la Fédération des marchés de bétail vif (FMBV) lors d’un congrès organisé par Elvea au Mans, ce jeudi 29 juin 2023. Une prise de parole courte, mais claire : « Nous sommes tous dans le même bateau, avec un objectif : défendre l’élevage français. Nous devons nous serrer les coudes. »
Dominique Guineheux, directeur des achats de bovins au sein du Groupe Bigard, rejoint cet avis. Avec un cheptel mondial en augmentation de 1 % chaque année, « nous devons nous inquiéter ». Selon lui, les paroles des politiques ne sont pas suivies d’actions concrètes. « Les ministres doivent saisir ces dossiers d’importation, de Nutri-Score, etc. », poursuit-il, lassé.
Responsabilité assumée des abattoirs
Ces propos ne sont pas tombés dans l’oreille d’un sourd. Un éleveur présent dans la salle a su saisir l’opportunité de s’adresser directement à l’abattoir Bigard. « Il fallait nous payer la viande plus cher avant ! » Les acheteurs ont longtemps fait pression sur les prix. « Vous ne vouliez pas augmenter nos prix, c’est de votre faute si vous n’arrivez pas à remplir vos abattoirs », s’agace l’agriculteur.
« Je veux bien assumer qu’on soit responsable, réplique Dominique Guineheux. Mais il ne faut pas qu’on se divise. » Sur ce marché de compétition en viande bovine, les prix des voisins européens et mondiaux sont très compétitifs. « Si nous nous laissons faire, les prix d’importation deviendront des références et auront un impact négatif sur les tarifs français » : un appel supplémentaire à l’action des politiques.
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