Une forêt de bambous plantée dans l’Indre
À Douadic dans l’Indre, Horizom va cultiver 366 hectares de bambous, notamment pour la production de biomasse.
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En ce début d’année, la plantation est freinée par les pluies. Mais dès que possible, le chantier de Douadic, près du Blanc, dans l’Indre, reprendra. Une forêt de bambous de 120 hectares est déjà sortie de terre. À terme, elle devrait couvrir 366 hectares. L’entreprise Horizom cultivera cette plante, non pas pour nourrir les pandas du zoo de Beauval, mais pour produire de la biomasse et séquestrer le carbone.
« De nombreuses applications industrielles »
« Il existe de nombreuses applications industrielles avec du bambou. Nous réfléchirons l’année prochaine à sa transformation, pourquoi pas à la création d’un outil industriel dans l’Indre. La récolte ne se fera pas avant cinq ans, nous avons le temps », indique Stéphane Alzaix. Le cofondateur d’Horizom n’a aucun doute sur l’avenir de cette biomasse, complémentaire du bois.
Ces bambous moyens, de 6 à 9 mètres de hauteur, sont plantés en haute densité, à 400 plants par hectare, et récoltés chaque année comme un gazon géant. Face au caractère expansif du bambou, les tournières du champ doivent être obligatoirement entretenues. La culture nécessite également une bonne fertilisation et de l’irrigation (760 mm/an).
La forêt de bambous de Douadic sera un terrain d’expérimentations agronomiques pour Horizom, avec des recherches aussi bien sur la plantation que sur l’itinéraire technique (1). 215 hectares seront conduits de façon « classique », avec de la ferti-irrigation en goutte-à-goutte, tandis que 150 hectares seront en agroécologie, avec des noues et des haies pour retenir l’eau de pluie.
Proposer une diversification aux agriculteurs
Cette plantation, opérée pour le compte d’un investisseur français, servira à prouver que le modèle Horizom fonctionne. Car l’objectif de l’entreprise est de proposer une diversification aux agriculteurs. La pépinière d’Horizom, située dans les Landes, produit une quinzaine de variétés de bambous. Après la commercialisation des plants, l’entreprise s’occupe de vendre les crédits carbone des plantations. « C’est un investissement de bon père de famille », ajoute Stéphane Alzaix.
Horizom prévoit de travailler avec des entrepreneurs agricoles pour la récolte. Elle mise sur des rendements de 30 t MS/ha, soit 3 500 €/ha de chiffre d’affaires. En soustrayant les charges de 1 000 €/ha pour la culture et la récolte, le bénéfice serait de 2 500 €/ha à partir de la cinquième année. À cette date, il sera également possible de vendre des crédits carbone. Le bambou, qui peut stocker jusqu’à 20 t éq. CO2/ha/an contre 1 à 3 tonnes pour les céréales, pourrait rapporter 7 000 €/ha.
(1) Horizom recherche un doctorant en agroécologie.
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