Le Groupe BZ renforce son activité de grand export de grains
Sur le port de Rouen, le Groupe BZ (Beuzelin) a lancé la construction d’un nouveau silo. Cette nouvelle unité portuaire permettra de répondre à une demande vers les pays tiers.
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Depuis le quai de Petit-Couronne, sur le port de Rouen, le Groupe BZ (Beuzelin) exporte céréales, protéagineux et oléagineux. Le 3 octobre 2024, la presse était conviée à la pose de la première pierre du chantier d’extension de son terminal de Maison Bleue, créé en 2016. Un investissement qui approche les 30 millions d’euros.
Ce nouveau silo de 55 000 tonnes portera la capacité de stockage à 130 000 tonnes. Prévue pour être opérationnelle en 2026, cette unité portuaire est conçue « pour le grand export », vers les pays tiers, avec son nouveau portique adapté à des gros gabarits maritimes (suprapanamax), précise Florent Beuzelin, le P.-D.G. du Groupe BZ. Mis en service en juillet 2024, ce portique court le long des 350 mètres linéaires de quai, allongé à la suite de négociation avec Haropa Port.
Avec cette extension, le Groupe BZ entend porter son trafic à 2,5 millions de tonnes de grains en 2026, soit une hausse de sa capacité d’exportation de 1 million de tonnes. L’unité renforcera les postes multimodaux amont (fluvial et ferroviaire), plus décarbonés. La part du fer et du fleuve, qui était de 15 à 20 %, devrait être portée à 40, voire 45 % à l’horizon de 2026. « Nous traitons actuellement 200 à 250 trains sur les 800 trains de grain que reçoit chaque année le port de Rouen », détaille Florent Beuzelin.
Flux spécifiques et grand export
La future « Maison Bleue 2 » sera complémentaire de la première, qui est, elle, s'adresse aux filières spécifiques et principalement au marché intracommunautaire. Parmi celles-ci : l’orge de brasserie qui est expédiée à des malteurs européens, les légumes secs, et notamment les pois dont la protéine est extraite pour produire des ingrédients, ou encore le blé dur, qui rejoint des moulins et semouleries en Afrique de l’Ouest.
« La première unité se retrouve saturée, explique Florent Beuzelin. De plus, en 2022, nous avons choisi de nous associer avec le groupe Bunge, un chargeur international majeur, qui représente le prolongement de nos activités à l’international. Sa demande étant manifeste, nous avions imaginé cette extension dans notre plan d’affaires initial. »
Moins d’exportations vers les pays tiers en 2024
La récolte de 2024, qui se caractérise par un accident de production, « remanie les cartes à l’exportation ». « Nous le prenons en compte, affirme le P.-D.G. du Groupe BZ. Dans ce terminal nous avons plusieurs fonctions : des trafics grand export avec notre partenaire Bunge, mais nous sommes aussi investis dans des filières spécifiques européennes qui subissent moins d’aléas dans leur demande. »
« Nous organisons de plus du sourcing direct de la production. En tant que collecteur, nous connectons les exploitations agricoles à notre terminal, ajoute-t-il. Cette fonction, quand bien même un peu atrophiée cette année, est nécessaire pour le grand hinterland, c’est-à-dire la grande zone de production proche du port. »
Le terminal est doté d’outil de remise aux normes des grains, pour rehausser leur valeur qualitative et pouvoir davantage les segmenter. « Même si elle est orientée grand export, la nouvelle unité embarque avec elle des équipements de triage et calibrage. Nous les combinerons aux outils de séchage et triage plus fins déjà présents dans la première unité, et nous disposerons de plus d’espace et de cellules pour alloter. Nous rentrons dans un schéma très qualitatif sur des filières alimentaires. »
Approfondissement du chenal
Le Groupe BZ se réjouit de la « convergence » entre son déploiement et les investissements stratégiques d’Haropa Port. Ce dernier a notamment engagé des travaux d’infrastructure massifs, qui débuteront en janvier 2025, pour rempiéter le quai sur 260 mètres de longueur.
L’approfondissement du chenal par Haropa Port va de plus permettre d’enfoncer les bateaux de grand gabarit jusqu’à 11,30 mètres, selon les marées, à l’horizon de 2026 (contre 12,5 mètres actuellement). « C’est la garantie de mener des escales complètes à Rouen et d’être compétitif au niveau du fret maritime pour les destinations lointaines », assure Florent Beuzelin.
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