Les cinq paris pour l’avenir du groupe Avril

« Quel virage faut-il prendre maintenant pour être toujours dans la course en 2040 ? » C’est la question que s’est posée le groupe Avril, indique Jean-Philippe Puig, directeur général d’Avril, le 10 avril 2024 lors du point annuel fait à la presse. Ainsi, après avoir développé son activité dans les secteurs du biodiesel, de la grande consommation, de l’oléochimie, à l’international puis dans les protéines végétales, le groupe prépare ses orientations futures. Voilà les cinq axes qui seront travaillés sur le long terme, et qui s'ajouteront à ses activités actuelles.

1. Des démarches de création de valeur

« Il faut trouver de nouvelles idées environnementales pour créer de la valeur sur toute la chaîne de notre filière », explique Jean-Philippe Puig. À cet égard, la démarche OleoZE, qui rémunère les agriculteurs pour les pratiques qui améliorent le bilan climatique des oléagineux, est « un très bel exemple, il faut en trouver d’autres ».

Arnaud Rousseau, président du conseil d’administration d’Avril Gestion, indique que le bonus OleoZE représente jusqu’à « plusieurs dizaines d’euro par tonne, et en moyenne entre 15 et 20 €/t » depuis le lancement de la démarche en 2020. De manière générale, « on veut montrer aux agriculteurs que l’écologie n’est pas simplement une écologie parfois ressentie comme punitive », appuie-t-il.

2. La production de cameline en interculture

Avril travaille à la production de cameline en interculture pour la fabrication de carburant durable destiné au secteur aéronautique. C’est un axe identifié comme stratégique pour les prochaines années. « L’aviation doit verdir ses carburants, souligne Jean-Philippe Puig. Pour cela, il n’y a pas d’autre solution que de produire plus. Et nous avons la chance en Europe, et en particulier en France, d’avoir une fenêtre de tir de trois, quatre mois que l’on peut utiliser. » Cela suppose une modification des règlementations européenne et française. Il reste aussi à « convaincre les agriculteurs, trouver les bonnes semences et faire les investissements pour la chaîne de transformation, liste-t-il. Ce n’est pas encore pour tout de suite mais c’est un élément important. »

3. Les ingrédients alimentaires végétaux

Dans un contexte d’alimentation de plus en plus végétale, « nous allons produire davantage d’ingrédients à destination de l’alimentation humaine et en trouver d’autres », indique Jean-Philippe Puig. Au travers de Vivien Paille, Avril commence par exemple à se positionner sur la farine de lentille, de pois et de pois-chiche. En 2023, le groupe a également annoncé l'acquisition de Sunbloom, spécialisé dans l’extraction des protéines de tournesol. Avril propose également des isolats de protéines de colza via Olatein.

4. Le développement de produits biosourcés

« Nous pensons que l’on est capable, avec notre savoir-faire, d’amener sur le marché des produits basés sur le végétal qui vont complètement dépasser les produits pétro-sourcés », juge Jean-Philippe Puig. Evertree, société du groupe qui fabrique des colles biodégradables à partir de tourteaux de colza et de tournesol, en est « un bel exemple ». Son activité se développe et Avril espère pouvoir investir dans la construction d’une usine dans les prochains mois.

5. L’intelligence artificielle générative

À l’image des évolutions qui ont découlé des progrès réalisés sur les téléphones portables, Avril identifie l’intelligence artificielle comme un élément structurant pour ses activités à moyen terme. Le groupe va travailler à l’intégration de ces nouvelles technologies dans différents secteurs (innovation, marketing, communication, gestion des ressources humaines…).