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L’industrie cherche toujours plus de pommes de terre à transformer

Aujourd’hui, près des deux tiers des pommes de terre plantées en France sont transformées en usine, mais la moitié seulement sur notre territoire.

L’installation de trois nouvelles usines dans les Hauts-de-France devrait, si la demande en frites surgelées reste forte, dynamiser la production régionale de pommes de terre.

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La demande de l’industrie européenne de transformation de la pomme de terre, notamment pour les frites surgelées, est aujourd’hui en forte hausse pour répondre aux marchés mondiaux. Trois nouvelles usines localisées dans les Hauts-de-France, région qui compte pour près de 60 % de la récolte nationale, devraient permettre de répondre à cet appel d’air.

Des entreprises belges sur le sol français

Ces usines sont toutes les trois issues d’entreprises belges. Le site de Clarebout à Dunkerque (Nord) est entré en production il y a quelques semaines. « À terme, entre 400 000 et 500 000 tonnes de pommes de terre pourraient être traitées par an dans cette usine », explique Bertrand Ouillon, délégué général du GIPT (1).

De son côté, Ecofrost a entamé récemment les travaux de son usine sur l’ancien site de Flodor à Péronne (Somme), pour une mise en service théoriquement en 2025. Elle transformerait à terme entre 300 000 et 400 000 t de pommes de terre. A cela devraient s’ajouter, si le projet se fait, 600 000 t pour approvisionner le site d’Escaudoeuvres (Nord), ancienne sucrerie de Tereos rachetée en août 2023 par Agristo. Le fritier belge prévoit d’y investir 350 millions d’euros à l’horizon de 2027.

Plan de financement

Aujourd’hui, la France transforme 1,5 million de tonnes de pommes de terre par an. Grâce aux trois nouvelles usines, « si tout se passe bien, d’ici à six ans nous devrions doubler cette capacité de production de produits finis », calcule Bertrand Ouillon. L’alimentation des nouveaux sites repose toutefois sur la possibilité de conquérir environ 30 000 hectares supplémentaires, grâce à de nouveaux producteurs ou, à la marge, à l’augmentation de surfaces chez des anciens.

« C’est faisable, estime le délégué général du GIPT. À condition d’avoir l’incitation financière et la capacité de production technique afin de sécuriser le producteur en termes d’accès à l’eau et de protection de la culture. » Se pose aussi la problématique de la disponibilité en plants comme cette année.

De son côté, Geoffroy d’Évry, président de l’UNPT (2), appelle à « organiser la production à travers des groupements, afin de pérenniser ces nouveaux sites ». La filière demande aussi un plan de financement sur le long terme pour construire des bâtiments de stockage et acquérir du matériel spécifique.

(1) Groupement Interprofessionnel pour la valorisation de la pomme de terre. (2) Union nationale des producteurs de pommes de terre.

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