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La production française de truffes se redresse en 2023-2024

De gauche à droite : Alain Ambialet, président de la Fédération française des trufficulteurs, Lucie Tournayre, trufficultrice (Les truffières d'Uzès), Sophie Bediou, trufficultrice et présidente de la FFT dans le Centre-Val de Loire, et Claude Murat, ingénieur de recherche à l'Inrae.

Après une récolte « catastrophique » en 2022-2023, la production française de truffes reprend des couleurs, a fait savoir Alain Ambialet, président de la Fédération française des trufficulteurs (FFT), le 28 février 2024 au Salon de l’agriculture.

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En raison de la sécheresse, la trufficulture française avait essuyé une perte de 70 % de sa production en 2022-2023, s’élevant entre 15 et 20 tonnes. Alors que la récolte de 2023-2024 se termine bientôt (elle se déroule de décembre à mars), elle atteindrait déjà 50 tonnes, retrouvant ainsi ses niveaux habituels. Cela ne suffira cependant pas à satisfaire la demande française, dont la consommation annuelle est d’environ 100 tonnes. « Le manque est comblé par des importations d’Espagne, dont la production surpasse celle de la France », indique Alain Ambialet.

De 40 à 45 % des trufficulteurs sont agriculteurs

En France, la trufficulture occupe 35 000 hectares, à raison d’environ 300 arbres par hectare, sur 48 départements. On estime à 20 000 le nombre de trufficulteurs français, dont 40 à 45 % ont le statut d’agriculteurs, mais seuls 5 000 sont déclarés et adhèrent à la Fédération française des trufficulteurs.

Pour Sophie Bediou, agricultrice près de Bourges, la truffe est un moyen de diversifier son exploitation céréalière, qu’elle gère avec son conjoint. Ils ont planté il y a seize ans, et ont aujourd’hui près de 1 000 arbres sur 3 ha.

Sophie Bediou est également présidente de la FFT dans le Centre-Val de Loire. « La trufficulture monte en puissance dans la région, explique-t-elle. On a besoin de parcelles et de surfaces pour augmenter la récolte. On pousse notamment des jeunes qui s’installent. »

Du temps, de l’eau, du travail du sol

La trufficulture nécessite un peu de travail du sol, de l’eau, et surtout du temps : un arbre commence à produire après cinq à sept ans, et sa production est plus significative après huit à douze ans. « Le travail du sol permet de favoriser le développement racinaire et d’améliorer la porosité du sol », explique l’agricultrice.

La gestion de l’eau en trufficulture a fait l’objet d’un projet Casdar pendant six ans, porté par Claude Murat, ingénieur de recherche à l’Inrae et trufficulteur. « Ce travail a permis de mettre au point un outil d’aide à la décision pour suivre le potentiel hydrique du sol afin d’amener l’eau au bon moment », rapporte-t-il.

En juillet 2022, un groupe de travail sur la truffe a été créé au sein du conseil spécialisé des fruits et légumes de FranceAgriMer. Son objectif : appuyer la recherche et la formation, mais aussi lutter contre les fausses informations sur les étiquettes des produits. En résumé, « produire plus et mieux », conclut Alain Ambialet.

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