Login

Le prix des plants de pommes de terre au cœur des débats avec McCain

La répartition de valeur pour la production de plants de pommes de terre a suscité de vifs débats lors de l’assemblée générale du Groupement des producteurs de pommes de terre livrant à McCain.

Lors de leur assemblée générale le 1er février 2024, les producteurs de pommes de terre livrant à McCain ont beaucoup débattu du prix des plants, point sensible pour la disponibilité et la stabilisation des surfaces. Une refonte du schéma actuel est souhaitée par tous.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

La question du prix des plants certifiés de pommes de terre pour la récolte de 2024 était au centre des discussions lors de l’assemblée générale du Gappi (1), le 1er février 2024 à Bapaume (Pas-de-Calais). Selon le groupement, leur prix a augmenté entre 30 et 40 % par rapport à la récolte de 2023, suivant les variétés et les calibres (hausse minorée sur les petits et gros calibres, plus importante sur les gros calibres).

Par exemple, pour des pommes de terre hâtives, le prix du plant progresse de 40 % en moyenne comparativement à 2023 : +309 €/ha pour un calibre de 28-35 et +439 €/ha pour du 35-50. Pour la variété Innovator, cette hausse atteint 346 €/ha en 28-35 et 504 €/ha en 35-45 (+30 % en moyenne). Sur deux ans, la progression atteint environ 50 % ! Ce qui se répercute sur le coût de production des pommes de terre de consommation, qui devrait augmenter, selon le Gappi, de 8 à 10 €/t en 2024 (sur une base de 40 t/ha).

Répartition de la valeur

Dans ce contexte, « les producteurs de pommes de terre de consommation vont demander des plants irréprochables alors que nous ne sommes pas augmentés d’un seul centime et que nous n’avons plus les moyens de bien travailler », s’est alarmé un producteur de plants, pointant le manque de solutions phytosanitaires et la météo.

La question de la répartition de la valeur a ainsi été abordée. « Il n’y a pas de transparence entre ce qui est payé par le producteur de pommes de terre de consommation et ce qui est payé au producteur de plants par l’industriel, a regretté Bertrand Achte, le président du Gappi. McCain reste tout de même notre interlocuteur pour la commercialisation de nos produits, donc on ne peut pas couper directement le lien. Mais nous devons nous rapprocher dans les prochaines semaines pour voir comment on peut faire évoluer le schéma actuel qui n’est pas acceptable, afin de le raccourcir. »

« Il existe effectivement un souci sur la filière des plants, a reconnu Leslie Camus, vice-présidente de l'agriculture pour l'Europe continentale chez McCain. Pour les variétés exclusives McCain, nous maîtrisons l’ensemble de la filière, et on a fait l’effort de revaloriser les plants à des montants significatifs. Mais pour les variétés non exclusives, dans cette chaîne de valeur, les obtenteurs doivent faire leur travail. »

« Je ne peux pas entendre que la balle est dans notre camp », a rétorqué le représentant d’un obtenteur et metteur sur le marché. Et d’ajouter que les obtenteurs avaient réévalué depuis trois ans les prix des plants, sans avoir de garanties à l’avance de la part de l’industriel.

Hausse des plants coupés

Le Gappi a insisté également sur la nécessité pour McCain d’« assumer ses responsabilités » en cas de litige pour le producteur utilisant des plants coupés. En effet, l’industriel a annoncé une augmentation cette année du volume de plants coupés pour certaines variétés afin de faire face au manque de disponibilité (baisse des surfaces en 2023 et proportion supérieure de gros calibres).

« Pour la variété Innovator, le taux sera de 40 %, sur les plus gros calibres », informe Maxence Turbant, directeur de l’agriculture pour la France et la Belgique. Et d’ajouter : « McCain saura être présent en cas de litige via la caisse de compensation pour les producteurs de pommes de terre de consommation, si la qualité de coupe est respectée. »

Nouvelles variétés

Par ailleurs, l’assemblée générale du Gappi a été l’occasion de présenter quelques évolutions pour les contrats de la campagne de 2024-2025. Les surfaces concernées sont stables par rapport à la campagne précédente, mais avec de nouvelles variétés introduites, pour répondre au problème de disponibilité en plants et atteindre les mêmes surfaces.

Ces nouvelles variétés « représentent moins de 5 % du panel global emblavé », précise Maxence Turbant. Une prime de 5 €/t a été accordée pour les récoltes la deuxième quinzaine d’octobre, tandis que la prime de chargement du dimanche passe à 3 €/t (2 €/t actuellement) et le début des horaires de chargement à 7 h au lieu de 5 h jusqu’alors.

(1) Groupement des agriculteurs producteurs de pommes de terre pour l’industrie McCain.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement