Selon la Fédération nationale des producteurs de plants de pomme de terre (FN3PT), il manque 100 000 tonnes de plants de pomme de terre sur le marché pour les plantations de 2024, par rapport aux 600 000 tonnes de l’année dernière, tous segments confondus (consommation, exportation, transformation…).

« Ces 100 000 tonnes sont évaluées au vu des refus et de la baisse des surfaces de production de plants certifiés », explique Bernard Quéré, directeur de la FN3PT. Les refus de certification ont en effet atteint 3,2 % en 2023, contre 2 % de refus habituellement, à cause de virus transmis par des pucerons plus virulifères.

« Quant à la superficie de plants certifiés, elle atteignait un peu moins de 21 000 ha en 2023, alors qu’il « faudrait 23 000 ha pour satisfaire tous les marchés comme il y a deux-trois ans », chiffre Bernard Quéré. Selon lui, le manque de rémunération des producteurs de plants est la raison principale de ce recul de la sole.

Prix plus rémunérateurs

« Il faut que les collecteurs de plants, c’est-à-dire les sociétés commerciales qui mettent sur le marché les plants de pomme de terre sous contrat, rémunèrent mieux nos producteurs, juge le directeur de la FN3PT. Il y a un appel du pied du secteur de la consommation, pour le frais et surtout pour l’industrie, et nos producteurs sont tentés d’aller vers eux car les prix sont plus rémunérateurs. On voit des prix de revente pratiqués par des industriels entre 1000 et 1400 €/t, alors que les producteurs de plants sont à peine payés 400 €/t. »

La FN3PT attend « des signaux forts » de la part des metteurs sur le marché sur les prix de 2023. « On leur dit clairement : annoncez vos prix avant la plantation de 2024 pour qu’on y voit plus clair. Si les prix sont bons, les surfaces de ce printemps devraient baisser moins que prévu », espère Bernard Quéré.