Sucrerie d’Erstein « Il est plus que jamais nécessaire de produire »

« Il est plus que jamais nécessaire de produire. » Le message adressé le vendredi 24 mai à l’assemblée générale des planteurs alsaciens par Olivier de Bohan, président de Cristal Union, était sans ambiguïté.

Même si l’usine d’Erstein a amélioré sa cadence journalière en 2018, elle reste à la traîne des autres sites du groupe. En 2017, elle a produit 108 000 t de sucre en 105 jours de campagne ; l’an passé, 82 000 t en 91 jours alors que Cristal Union a fixé le seuil de compétitivité de ses usines à 120 jours au moins.

En 2019, les surfaces contractées par l’usine sont redescendues à 6 050 ha. Le prix moyen payé de 22,85 €/t est pour une part dans cette évolution, les dégâts de cercosporiose pour une autre. « À 110 t/ha, un prix de 22 € passe encore. Mais si la cercosporiose vous ramène le rendement à 85 t/ha, ça ne va plus », explique un planteur du Haut-Rhin, un département où la maladie impacte fortement la culture.

Le risque du même scénario qu’à Bourdon

« La solidarité coopérative doit jouer, mais on ne peut admettre qu’un site perde systématiquement de l’argent », analyse Alain Commissaire, directeur général. « Chaque coopérateur porte la responsabilité du maintien des surfaces », résume Olivier de Bohan.

Sans cet effort, Erstein est sous la menace d’un scénario analogue à celui qui se joue actuellement à Bourdon et auquel le site n’a, semble-t-il, échappé que de très peu au début de 2019. Les membres du conseil de section ont jusqu’à cet automne pour mobiliser et convaincre les planteurs en Alsace, mais aussi en Moselle car, tout le monde en est convaincu, « si l’usine ferme, elle ne rouvrira jamais ».