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Entrepreneurs des territoires Victimes invisibles des fermetures de sucrerie

Les prestataires de services qui ont fortement investi dans des arracheuses intégrales cherchent à être dédommagés en cas de fermeture des sucreries. Avec un succès très limité pour le moment.

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« Pendant des dizaines d’années avec la betterave, on roulait et tout fonctionnait », repense avec nostalgie Patrice Durand, directeur de la FNEDT (Fédération Nationale des Entrepreneurs des Territoires). Mais la fermeture des sucreries de Bourdon et de Cagny est venue bouleverser la situation pour les planteurs et les entrepreneurs chargés de l’arrachage. « De nombreux entrepreneurs de ces bassins betteraviers se sont spécialisés dans la récolte avec des investissements récents très lourds dans des intégrales, constate Gérard Napias, le Président de la FNEDT.

100 €/ha à Bourdon

Comme leurs clients planteurs, les entrepreneurs veulent être dédommagés par la sucrerie. « Dans le bassin de Bourdon, les entrepreneurs concernés sont aussi planteurs et sont donc en contact direct avec Cristal Union, » précise Patrice Durand. Le groupe sucrier fait des propositions qui lient l’indemnisation de l’ETA à celle du planteur. Si ce dernier accepte l’offre, l’entrepreneur peut toucher une part minime de l’indemnisation, soit environ 100 €/ha. « C’est déjà une victoire, constate Patrice Durand, car la sucrerie ne connaît les entrepreneurs que pour le déterrage. Les ETA de travaux betteraviers du bassin de Bourdon ont joué le collectif pour rebondir. Reste à régler le devenir d’une vingtaine de machines, en l’absence d’un réel marché pour les intégrales d’occasion ».

Pas de solution à Cagny

La situation est plus compliquée en Normandie sur la sucrerie de Cagny puisque le site arrête son activité mais ne ferme pas. « La discussion avec SudZücker est au point mort, confirme Gérard Napias. C’est d’autant plus compliqué que les entrepreneurs du secteur ne sont pas planteurs. Une quinzaine d’entreprises sont concernées et certaines vont devoir être restructurées ». Les entrepreneurs s’inquiètent désormais du devenir de la sucrerie d’Erstein. « Comment acheter une machine de 450 000 euros quand on sait que le débouché risque de s’arrêter brutalement », résume Gérard Napias ?

 

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