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La laiterie de Verneuil attire les éleveurs

« Les projets d’installation sont réguliers », se réjouit Denis Denis Raguin, président de la laiterie de Verneuil depuis 2022.

À contre-courant de la tendance nationale, la laiterie de Verneuil, en Indre-et-Loire, attire de nouveaux éleveurs.

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Alors qu’en France, la collecte de lait de vache ne cesse de fléchir depuis 2015, en Touraine, une petite laiterie, rassemblant d’irréductibles producteurs, résiste ! La laiterie de Verneuil, créée en 1909 en Indre-et-Loire, fait figure de « petit poucet » dans la Région Centre-Val de Loire, face à Bel, Sodiaal, LSDH ou Agrial, avec 68 Mt de lait de vache, auprès de 99 exploitations. Depuis trois ans, la collecte est stable. « On est observés ! lance Denis Raguin, président depuis 2022. Les projets d’installation sont réguliers, avec les reprises qui compensent les 2 à 4 % de départs et 2 ou 3 nouveaux éleveurs chaque année. »

Le lait de Verneuil serait-il une potion magique contre la crise des vocations en élevage ? « Non, répond Denis Raguin en souriant. Mais notre travail entamé depuis presque dix ans porte ses fruits. » En 2018, la coopérative change officiellement de nom et de logo. Fini le dessin du gamin à la paille, place aux lettres capitales rouges qui martèlent le territoire « Verneuil, Touraine — Berry ». Le service commercial joue l’ancrage local. Les agriculteurs, considérés comme des ambassadeurs, apposent des panneaux « éleveurs, acteurs du territoire » à l’entrée de leur ferme, et s’impliquent dans des animations en magasin.

Sentiment d’appartenance

Le sentiment de fierté et d’appartenance à la laiterie se développe et attire des nouveaux éleveurs, comme Sabrina Renaud. À 32 ans, elle quitte son métier de responsable d’auto-école pour reprendre la ferme familiale à Charniza. Bien que son père soit administrateur dans une autre coopérative, elle choisit de rejoindre la laiterie de Verneuil en 2021. « J’ai été séduite par la taille de l’entreprise : éleveurs et salariés sont impliqués dans les décisions. Et par le projet : se développer localement, en respectant une zone de collecte de 100 km autour de la laiterie. Cela correspond à mes valeurs », explique la maman de trois enfants, administratrice de la coopérative.

Outre cette culture d’entreprise, la laiterie a aussi mis en place des dispositifs pour rémunérer « équitablement » les producteurs. Elle est une des rares laiteries à garantir le prix du lait minimum sur l’année et non au trimestre. Pour les jeunes installés, cette garantie s’étale sur cinq ans, avec une diminution maximum de 10 % par rapport à l’année d’engagement. « Cela apporte de la visibilité aux porteurs de projet et aux banques », indique Denis Raguin. Le prix de base pour 2023 était de 453 €/1 000 l, et le prix moyen toutes qualités confondues de 500 €. Le conseil d’administration soutient également ses sept éleveurs bio. Un supplément de 97 € est payé par rapport au prix de base. Enfin, une prime de 15 €/1 000 l est versée aux éleveurs engagés dans le cahier des charges Prémium Délice De Touraine.

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