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Les AOP laitières demandent plus de flexibilité au ministre

Le Cnaol a présenté au ministre de l'Agriculture des idées d'adaptation des cahiers des charges des AOP laitières, notamment pour s'adapter au changement climatique.

Le Conseil national des appellations d’origine laitières (Cnaol) défend davantage de flexibilité pour les cahiers des charges à la production, et une exemption du « scoring » sur l’emballage pour les produits AOP.

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Le 28 septembre 2023 à Laguiole, le Cnaol présente au ministre de l'Agriculture des idées d'adaptation des cahiers des charges des AOP laitières, notamment pour s'adapter au changement climatique. (© Marylène Bezamat)

« Signe officiel de qualité depuis des années, l’appellation d’origine protégée (AOP) bénéficie d’un capital fort auprès des consommateurs. » C’est cet argumentaire que le Cnaol (Conseil national des appellations d’origine laitières) a défendu le jeudi 28 septembre 2023 en marge de son assemblée générale à Laguiole (Aveyron), lors d’une rencontre avec Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture et l’Inao (Institut national de l’origine et de la qualité) par visioconférence.

Le Cnaol réclame plus de flexibilité dans les cahiers des charges des AOP et lance la chasse au scoring. « Nutriscore, Ecoscore, Rémunérascore… On ne s’y retrouve plus. Cela nous inquiète, rapporte Hubert Dubien, président du Cnaol. Ce n’est pas nouveau, le nutriscore n’est pas favorable aux fromages AOP. » Le Cnaol juge ainsi que les différents scorings sont des moyens d’évaluation « en contradiction avec le travail réalisé par les AOP ».

Un ministre « assez réceptif »

« Pour nous, toute la valeur des produits et les engagements des producteurs sont déjà dans le terme AOP. Le scoring discrédite notre démarche, appuie le président. Nous avons expressément demandé une exemption pour les produits AOP laitiers. »

Hubert Damien  juge que Marc Fesneau a été « assez réceptif » aux demandes du Cnaol. « Le ministre est dans une position délicate, car il ne peut s’opposer au scoring, supporté par le gouvernement, ni renier le bien-fondé de notre démarche », analyse-t-il.

Le Cnaol espère une forte mobilisation des pouvoirs publics pour communiquer sur le label AOP auprès des consommateurs. À ce titre, il a présenté au ministre la démarche du gouvernement italien, qui a déjà engagé 25 millions d’euros dans la valorisation de ses AOP. « Marc Fesneau a suivi avec intérêt la démarche et a dit vouloir étudier la question » partage Hubert Dubien.

Des cahiers des charges plus « flexibles »

La réunion avec le ministre et l’Inao a également permis au Cnaol de formuler plusieurs propositions pour améliorer le cadre formel des appellations. « Nous avons besoin de flexibilité dans les cahiers des charges, c’est notre meilleur outil réglementaire », rappelle le président. Le Cnaol demande ainsi une « intégration de plage de valeurs cibles dans les cahiers des charges pour permettre de s’adapter au changement climatique ».

Par exemple, au lieu d’un nombre de jours de pâturage fixe, il s’agirait d’intégrer une fourchette comprise entre 130 et 150 jours qui permettrait de s’adapter en cas de sécheresse. De plus, la dématérialisation des contrôles sous forme numérique est identifiée comme un autre levier d’amélioration de la fluidité. « Actuellement les contrôles sont longs et répétitifs pour le producteur. »

Adapter les contrôles

Enfin, le Cnaol défend une adaptation des mesures de contrôle en fonction de la taille des AOP. « Le prix s’étale entre 5 et 300 € la tonne à la charge des opérateurs. Pour les AOP réalisant de faibles volumes, le coût n’est pas soutenable, rapport Hubert Damien. Il y a un risque majeur que ces filières se détournent de l’appellation, malgré leur création de valeur. » Pour le président du Cnaol, « l’essai est marqué. Les échanges avec Marc Fesneau ont été fructueux ».

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