Azote sur colza, il est temps de réaliser les pesées « entrée hiver »

« Dans la campagne, il y a eu de bonnes conditions de levée et des sommes de températures importantes sur septembre et octobre qui ont abouti en tendance à des colzas bien développés », constate Aurore Baillet, ingénieure régionale chez Terres Inovia en Lorraine. Dans la majorité des situations, la biomasse maximum à l’automne est désormais atteinte.

Première estimation

Avec les premiers froids qui arrivent, les plantes vont désormais perdre des feuilles et si l’on veut se faire une idée de l’azote absorbé à l’automne par la culture, il faut réaliser ces premières pesées rapidement. « La pesée “pivot” pour le calcul de la dose d’azote, est bien celle de la biomasse sortie d’hiver, mesurée juste avant le premier apport d’azote », rappelle la spécialiste.

« Toutefois, celle réalisée en entrée d’hiver est recommandée sur les gros colzas, entre autres dans les secteurs avec des gelées », poursuit Aurore Baillet. Dans ces situations, il y a donc un intérêt à réaliser une double pesée, entrée puis sortie hiver. Il s’agit d’une première estimation de la biomasse qui sera un correctif de la biomasse sortie hiver.

Certes, les services de télédétection, qui utilisent des images satellitaires se sont fortement développés ces dernières années. Et les agriculteurs qui en bénéficient, via des prestataires (Farmstar, Precifield, Spotifarm…), auront une vision de l’hétérogénéité entre parcelles, mais aussi intraparcellaire. Ils reçoivent un bulletin technique avec une cartographie mettant en avant les différentes zones de la parcelle ainsi que la biomasse moyenne. Un conseil de dose moyenne d’azote à la parcelle ou l’accès à des cartes de modulation est aussi édité.

De 1 m² à 4 m² de prélèvements

Pour tous les autres, il faut faire un tour des parcelles pour voir l’état des cultures et peser les colzas en essayant d’être le plus représentatif possible. « Sur une parcelle homogène, on pèsera 1 m² en coupant les plantes au niveau du collet. En situation hétérogène, il faudra démultiplier les zones de prélèvement — 2 à 4 m² — pour essayer de capter l’hétérogénéité intraparcellaire », détaille Aurore Baillet.

La biomasse entrée hiver seule ne suffisant pas, il faudra réitérer ce travail en sortie d’hiver avant le premier apport d’azote. Ensuite, seulement, les valeurs de biomasses mesurées, exprimées en kg/m², seront saisies dans l’outil en ligne gratuit Réglette azote colza. Il calculera la dose d’azote à apporter et l’agriculteur pourra télécharger à ce moment-là le rapport détaillé sous format PDF.