Une dizaine de solutions pour ravitaille Une dizaine de solutions pour ravitailler l’épandeur

Avec des épandeurs toujours plus hauts, une main-d’œuvre plus rare et un parcellaire éclaté, il est souvent nécessaire de revoir la logistique du ravitaillement de la trémie du distributeur d’engrais. La bonne vieille solution des cales placées sous les roues de la remorque, pour la surélever au-delà de sa stabilité aléatoire, n’est plus adaptée aux épandeurs récents. Quant au quai de chargement, qui permet de mettre la remorque en hauteur, il n’a d’intérêt qu’avec un parcellaire très regroupé. Le choix d’une nouvelle solution plus efficace dépend du conditionnement de l’engrais, en big-bag ou en vrac.

Peu d’alternatives pour les big-bags

Le big-bag est une solution qui a de plus en plus les faveurs des agriculteurs, car il est facile à stocker. Un simple toit et des palettes suffisent à garantir l’intégrité de son contenu. De plus, comme les manipulations directes sont limitées, cette technique de stockage préserve les propriétés mécaniques de l’engrais. C’est un conditionnement qui convient aux commandes de morte-saison. Leur manutention fait appel à un chargeur classique, équipé d’une fourche à palettes ou d’une griffe à foin. La seule limite du système est le risque corporel que l’ouverture du big-bag fait prendre à l’agriculteur. Cette solution impose aussi de mobiliser un second tracteur, ou un chargeur télescopique pour le chantier de fertilisation.

La solution alternative est l’utilisation d’un lève-sac, un bras de manutention qui s’installe entre le tracteur et le distributeur d’engrais. Ainsi équipé, l’exploitant n’a besoin que d’un seul tracteur pour assurer ravitaillement et épandage. Sur le bras, un vérin assure le levage, l’autre s’occupe de l’extension hydraulique, par exemple pour prendre les sacs sur un plateau. Le chauffeur dirige la manœuvre depuis le sol. La mise en place d’une potence augmente légèrement le porte-à-faux du distributeur d’engrais, mais un lestage correct du tracteur corrige ce problème. Un tel équipement coûte autour de 3 000 euros.

Utiliser le matériel de l’exploitation

Adapté à l’approvisionnement en saison, le vrac apporte une souplesse intéressante pour l’ammonitrate, dont la quantité est ajustée en cours de campagne. Il est, de ce fait, toujours possible de ramener les fonds de benne inutilisés. La manutention est rapide, ce qui prédispose l’engrais en vrac aux chantiers importants. Les trémies de grande capacité sont désormais conçues pour faciliter le remplissage au godet. La largeur est ainsi adaptée à celle des bennes multiservices, dont sont équipées la plupart des exploitations.

Sur les épandeurs plus anciens, ce type de remplissage est susceptible de poser un problème si la largeur de la trémie est inférieure à 3 mètres. Le remplissage au godet, s’il ne coûte rien car il utilise le matériel déjà présent sur l’exploitation, ne convient pas à la fertilisation des parcelles éloignées du lieu de chargement.

Pour un ravitaillement rapide et itinérant, la benne élévatrice est une solution polyvalente, qui pourra servir aussi pour la semence. Le remplissage de la trémie est au moins aussi rapide qu’avec une vis ou un tapis. L’option élévatrice entraîne un surcoût de 4 000 à 5 000 euros lors de l’achat de la benne. Une version semi-élevatrice offre un compromis économique pour 2 500 euros.

Transfert rapide

La vis sur chariot est une solution adaptée aux hauteurs de chargement élevées et aux débits importants. Grâce à un moteur thermique, il n’est pas nécessaire de faire démarrer le tracteur pour activer celle-ci. Le chariot intégré facilite le passage de la vis d’un épandeur à l’autre. Cependant, le débit est tellement important que le traitement de l’engrais est assez intensif. La vis n’est donc pas adaptée aux produits fragiles. Pour un transfert rapide mais en douceur, le tapis est une solution alternative, qui convient à tous les types de granulés et même à certaines semences. Moins sensible à l’usure qu’une vis, le tapis est aussi plus lourd à manipuler. Dans les deux cas, il faut privilégier un modèle long, pour pouvoir l’employer au ravitaillement du semoir. Enfin, pour les très gros chantiers, des trémies amovibles sur pied sont mises en place par les coopératives. Le ravitaillement s’effectue directement à la parcelle, en plaçant l’épandeur sous la trappe de la trémie.

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