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« J’ai économisé 89 €/ha en 2017 » « J’ai économisé 89 €/ha en 2017 »

Grâce à la mesure de la résistivité électrique de ses sols, aux analyses de terre et à la modulation intraparcellaire, Philippe Bertron réalise d’importantes économies d’intrants.

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Observée mi-décembre, la phacélie est magnifique. D’un beau vert, haute d’au moins 80 cm, elle présente une remarquable homogénéité. « Cependant, dans cette parcelle de 13,5 ha, les sols sont, à quelques mètres d’écart, très différents les uns des autres », témoigne Philippe Bertron, agriculteur à Argentré, en Mayenne.

Deux fosses pédologiques creusées à l’occasion d’une réunion technique sur Fertilio e-RM (lire encadré) le confirment. Dans la première, le sol est profond d’environ 1 mètre, structuré, « avec des racines qui empruntent les couloirs creusés par les vers de terre ». Dans la seconde, des schistes, de l’eau et un sol qui ne descend pas à plus de 30 cm. « Sur la carte de résistivité, la première fosse apparaît en bleu et témoigne d’un sol conducteur, la seconde est en rouge, signe d’un sol à forte résistance », complète Nicolas Bloch. Pédologue à La Noëlle Environnement (Groupe Terrena), il a piloté, fin 2015, les premières mesures de résistivité électrique chez Philippe Bertron. À l’époque, 250 ha ont été cartographiés et 65 analyses de terre réalisées. Un travail qui a permis de qualifier, en moyenne, 2,3 types de sol par parcelle, et jusqu’à 6 dans certaines. « Grâce aux cartes de modulation intraparcellaires, je suis allé plus loin dans la gestion des apports », pointe l’agriculteur, en non-labour depuis son installation en 1993.

Les premières corrections sont intervenues dès les semis 2016. Dans la parcelle de phacélie, au niveau de la première fosse, les teneurs en P et K s’avéraient faibles malgré un bon niveau de rendement. « Pour mieux exploiter le potentiel de cette zone, j’ai relevé les apports de P et K respectivement de 60 et 80 unités. » À l’inverse, dans la zone de la seconde fosse, où le potentiel de rendement en blé n’excède pas 60 q/ha, Philippe Bertron a supprimé tout apport de P et K. « Ces clignotants étaient au vert », précise-t-il.

Manque de calcium

À différents endroits, Philippe Bertron a également corrigé le pH. Comme dans cette parcelle de féverole de 17 ha, où il avait observé la formation d’un rond jaune sur 4 ha. « L’analyse a révélé un pH à 5,2. Faute de calcium, les nodosités ne s’étaient pas formées, la culture a périclité. » Pour redresser la situation, l’agriculteur a prévu un apport de 1 500 unités de CaO sur trois ans et déjà apporté une tonne de chaux vive, ainsi que 2 tonnes de carbonate cet été.

Équipé d’un pulvérisateur et d’un épandeur d’engrais avec coupures de tronçons, Philippe Bertron a rapidement valorisé la nouvelle technique. Le tableau récapitulatif de ses résultats 2017 met en évidence une économie globale de 30 unités/ha pour P, de 47 u/ha pour K et de 392 u/ha pour l’oxyde de calcium (CaO). Soit un gain net de 89 €/ha.

En février 2017, l’agriculteur a demandé à sa coopérative de cartographier 150 ha repris dans le cadre de l’installation de l’un de ses fils. « Cela nous a permis de détecter à certains endroits des pH à 4,5. Grâce à cette technique, nous gagnons dix ans dans la connaissance de ces terres. »

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