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Des plantes pour fixer les métaux lourds Des plantes pour fixer les métaux lourds

De nouveaux travaux de recherche confirment les bénéfices de l’utilisation de plantes pour capter les éléments traces métalliques du sol.

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Guérir les sols pollués aux métaux lourds par les plantes. L’idée est prometteuse, mais encore assez peu mise en œuvre sur le terrain. Pourtant, la capacité de certains végétaux à capter les éléments traces métalliques (ETM) au cours de leur croissance est bien connue, mais elle n’a toujours pas abouti à de vraies démarches structurées. C’est dans ce contexte et avec l’objectif de créer de vraies filières, que l’Association nationale des structures d’expérimentation et de démonstration en horticulture (Astredhor) s’est lancée dans des travaux de 2014 à 2017, afin de mieux qualifier les capacités de remédiation à l’ETM plomb de plusieurs espèces et variétés de plantes ornementales, couplées ou non à des mycorhizes. Trois variétés arbustives de grevillea, quatre de géraniums, une de potentille, une de céanothe et deux variétés d’eucalyptus ont été choisies comme sujets d’étude.

Divisé par deux en un an

En cultivant ces différentes plantes dans des bacs avec récupérateurs d’eau contenant du sol pollué à 426 mg de plomb par kilogramme de matière sèche de sol, les chercheurs ont observé, pour chacune, des capacités bien réelles de fixer l’ETM, et ceci sans signes de toxicité pour les plantes ni sur les mycorhizes. Les doses retrouvées au bout d’un an dans les sols ont été presque divisées par deux face au témoin laissé à nu. En analysant les tissus végétaux, l’association de recherche a constaté que les plantes concentrent le plomb principalement dans les racines. Par ailleurs, la mycorhization a, le plus souvent, permis d’accroître significativement la captation de l’ETM plomb, en augmentant aussi la concentration dans les parties aériennes. Cette faculté est intéressante pour envisager d’exporter les tissus végétaux sans avoir à arracher la plante entière.

Deux espèces de géranium se démarquent par leurs taux de concentration élevés dans leurs tissus (2 à 3 g/kg de matière sèche). Les plantes arbustives accumulent, en moyenne, moins le plomb dans leurs tissus, mais produisent plus de matière sèche à l’hectare : le rendement d’assimilation peut s’avérer également intéressant.

Forte de ces résultats, l’Astredhor estime dans son rapport technique que « la phytoremédiation (lire ci-contre) est une technologie végétale qui présente des atouts écologiques et financiers et qu’elle est un bon instrument d’aménagement paysager du territoire ». Elle milite pour la faire reconnaître par les horticulteurs, ainsi que par les collectivités territoriales.

Au-delà des plantes horticoles, certaines grandes cultures non alimentaires, comme le chanvre, sont reconnues pour leurs propriétés intéressantes. Ce type de plante pourrait être utilisé pour contenir et maîtriser certains ETM dans les parcelles agricoles, le cadmium ou le cuivre, par exemple.

Alexis Dufumier

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