MéthanisationÀ chaque digestatson intérê MéthanisationÀ chaque digestatson intérêt agronomique
Les particularités des digestats dépendent de la matière première qui alimente le méthaniseur et du process retenu.
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La méthanisation est une activité récente et il existe peu de références quant au comportement en tant que fertilisant des digestats qui restent après la production de méthane. « Nous avons voulu en savoir plus et, depuis 2012, nous étudions ceux des méthanisateurs installés dans la région Hauts-deFrance, et plus particulièrement dans le Nord-Pas-de-Calais, ont expliqué Claire Bodèle et Cécile Manhès, du Satege (1), au cours du salon Meth’Agri Day, qui s’est déroulé le 9 avril à Beauvais. Ces méthaniseurs sont alimentés en grande partie par des effluents d’élevage. »
Le premier enseignement tiré de leurs suivis est que l’intérêt agronomique des digestats dépend du process de méthanisation retenu. « Les digestats solides apportent de la matière organique stable, et auront un effet amendant pour le sol, indiquent-elles. Alors que les digestats liquides ont un réel effet azote et, dans ce cas, l’azote se présente en majeure partie sous forme ammoniacale. »
Les formes liquides peuvent être assimilées à des lisiers de porcs, des effluents de type II. Elles ont un comportement similaire à celui des engrais organiques. Les digestats solides seront plutôt semblables à des fumiers de bovins, des effluents de type I avec le comportement des amendements organiques. Le coefficient d’équivalent azote minéral va varier pour les digestats liquides de 0,1 avec un apport d’été ou d’automne, à 0,5 pour un apport de printemps. Pour les solides, il varie entre 0,15 et 0,25 selon la culture et la date de l’apport.
Limiter la volatisation
« Attention, sans enfouissement, la quasi-totalité de l’azote ammoniacal apporté par les digestats liquides peut se volatiliser dans les heures qui suivent l’épandage, poursuit Cécile Manhès. Il est conseillé d’ensevelir le digestat en utilisant un pendillard suivi immédiatement d’un travail du sol, ou un épandeur à dents, à disques ou à socs en veillant à la bonne incorporation dans le sol. Il faut aussi éviter les épandages en période de vent ou de températures élevées. »
L’utilisation de digestats liquides en substitution à d’autres apports organiques comme les fumiers, peut occasionner une diminution du stock de matières organiques dans les sols. Pour limiter cet impact, le Satege propose d’autres alternatives, comme de restituer les pailles de céréales et partiellement les intercultures. La mise en place de Cipan dans la rotation, qui sont restituées au sol, peut occasionnellement se substituer aux Cive, cultures intermédiaires à vocation énergétique. Il est aussi possible d’utiliser des amendements organiques de type composts ou fumiers.
Blandine Cailliez
(1) Service d’assistance technique à la gestion des épandages, chambre d’agriculture du Nord-Pas-de-Calais.
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