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« Je teste la fertilisation localisée su « Je teste la fertilisation localisée sur toutes les cultures »

En Eure-et-Loir, Benjamin Lirochon expérimente l’apport de microgranulés (12-43) au plus près de la graine ou du plant.

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Passionné d’agronomie, Benjamin Lirochon apporte les éléments fertilisants dès le semis, pour augmenter leur efficience. « 80 ha de cultures sont implantés sur une ancienne carrière et les sols peinent à se réchauffer au printemps, raconte-t-il. C’est ce qui m’a poussé à apporter du phosphore dès le semis. »

Installé à Villeau, près de Voves, dans la Beauce eurélienne, l’agriculteur conduit onze cultures (grandes cultures et légumes de plein champs) sur 370 ha. « Il y a trois ans, j’ai commencé par apporter de l’azote et du phosphore localisés sur les betteraves, les haricots verts et le maïs. Les résultats étaient corrects, j’ai alors voulu faire des essais sur d’autres cultures. »

Benjamin Lirochon teste, depuis l’année dernière, l’apport d’engrais sur le colza, les pois de conserve et les pommes de terre. Pour la majorité des cultures, il apporte entre 20 kg/ha de microgranulés (12-43), soit une quantité faible de phosphore (environ 10 unités), qui est directement disposée dans le sillon avec la graine, puis apporte une fertilisation classique au cours de la campagne. « La fertilisation localisée fonctionne comme un vaccin, en préventif, explique-t-il. Sur mon exploitation, je n’ai pas encore prouvé son efficacité pour les rendements, mais j’ai constaté que les cultures sont plus homogènes et qu’elles résistent mieux aux aléas climatiques. »

Pour les pommes de terre, Benjamin combine l’apport d’engrais localisé 18-46 (150 kg/ha) aux microgranulés (30 kg/ha de 12-43). Avec sa coopérative, Axéréal, il a même testé cette solution combinée à un traitement fongicide (Amistar 3l/ha). Lors du passage de la planteuse, le soc ouvre le sillon, le sol est traité à l’endroit où l’on dépose le plant et les microgranulés. L’engrais 18-46 tombe à 5 cm à côté du sillon, et à 5 cm de profondeur.

Azote et phosphore sur pommes de terre

Des essais ont été effectués sur la variété Franceline, en combinant ou non les produits. La modalité la plus performante (nombre, homogénéité du calibrage, tonnage) est celle obtenue avec le 18-46 seul. La pulvérisation sur la butte a eu des effets négatifs sur les rendements. « La buse était sûrement trop proche du plant », estime l’exploitant. Néanmoins, avec les microgranulés (12-43), les effets négatifs du traitement sont quasiment compensés. Benjamin a donc voulu tester l’apport d’azote (100 kg/ha de 18-46) et de phosphore (30 kg/ha de 12-43), sans le fongicide. Il a réalisé un essai sur de la Celtiane et les résultats sont bien meilleurs. Entre l’apport d’azote seul et la combinaison avec des microgranulés, le tonnage augmente de 6 t/ha, en passant de 42 à 48 t/ha, avec un calibre plus homogène.

Le fait de localiser l’engrais améliore le rendement par rapport à une fertilisation classique, mais à quel prix ? Sans compter les investissements matériels, les microgranulés coûtent environ 75 €/ha. Avec 6 tonnes supplémentaires, à 250 €/t en 2016, le 12-43 augmente le chiffre d’affaires de 1 500 €/ha. « 2016 était une année particulière, il faut continuer les essais et comparer, notamment, la fertilisation localisée à une fertilisation classique. Mais les résultats sont encourageants », juge Benjamin Lirochon.

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