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Des éleveurs surpris et inquiets par la virulence de la FCO

Installé depuis 23 ans à Saint-Vincent-Bragny dans la Saône-et-Loire, Julien Pluchaud s'inquiète des conséquences de la FCO pour les jeunes éleveurs. En photo avec Margot Steyaert, vétérinaire, et sa fille Isoline.

Alors que l’activité vectorielle pourrait vite redémarrer, la crainte grandit dans les élevages bovins touchés par la fièvre catarrhale ovine (FCO) de sérotype 8 ou 3 selon les zones de Bourgogne.

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Dans l’ouest de la Saône-et-Loire, la FCO-8 est passée quasiment dans tous les cheptels, impactant différemment les animaux selon les zones. À Saint-Vincent-Bragny, au cœur du berceau de la race charolaise, tous les élevages sont touchés. Sauf un, celui qui avait été vacciné. Dans son troupeau charolais inscrit, Julien Pluchaud dénombre 17 vaches vides sur 117 charolaises mises au taureau, ainsi que 10 veaux morts de la FCO. « Une dizaine de broutards repoussés devaient partir au début de janvier, précise l’éleveur. Malades, ils sont toujours là. »

Des veaux non viables

La FCO-8 était déjà passée dans le secteur en 2007. Mais à l’époque, le virus n’était pas aussi virulent. Après avoir vacciné le troupeau pendant cinq à six ans, Julien Pluchaud avait laissé tomber. Le danger semblait écarté et il y avait les autres vaccins à faire (BVD, diarrhées néonatales, etc.). Cette fois-ci, tout le monde s’est fait surprendre.

Après les premiers cas cliniques observés au pré en août 2024, sont intervenus des avortements en fin de gestation, puis des veaux anormaux, aveugles, présentant des lésions cérébrales avec la langue qui tourne en permanence dans la bouche. « Malgré les efforts de nursing réalisés matin et soir par les éleveurs pour sauver leurs animaux, la plupart d’entre eux n’étaient pas viables, explique Margot Steyaert, vétérinaire à Paray-le-Monial. Il a fallu en euthanasier beaucoup. » Des moments difficiles à vivre aussi bien pour les éleveurs que pour les vétérinaires.

Alors que la situation semble s’être stabilisée, Julien Pluchaud s’interroge : « Y aura-t-il encore de nouvelles vagues mortelles d’ici à la fin des vêlages ? Dix vaches vides vont être remises au taureau, mais reprendront-elles ? Certains de nos taureaux pourraient avoir des problèmes de fertilité. Au début de mars, nous testerons dix reproducteurs pour en avoir le cœur net. » Cet hiver, le cheptel a été vacciné contre la FCO-8 (génisses de 18 mois seulement), la FCO-3 et la MHE. « Alors que 24 stéréotypes FCO sont officiellement décomptés, l’avenir est à un vaccin multivalent », estime l’éleveur souhaitant que la recherche et les laboratoires y travaillent.

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