FCO : premier bilan de l’impact sanitaire des sérotypes 3 et 8 chez les bovins
GDS France dévoile une première analyse de l’impact sanitaire des sérotypes 3 et 8 de la fièvre catarrhale ovine (FCO) en 2024.
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« Presque un tiers des élevages bovins ont perdu une vache de la FCO-3, et au moins un quart en ont perdu de la FCO-8. » C'est ce que révèle une étude menée par le GDS France auprès de 210 élevages situés dans des départements recensant des cas de l’infection concernée (1).
Les résultats ont été publiés le 7 janvier 2025. Ils permettent d'évaluer les premiers impacts sanitaires de l’arrivée en France du sérotype 3 de la fièvre catarrhale ovine (FCO) ainsi que du sérotype 8 du virus qui circule depuis 2023, pour la saison 2024.
Si les chiffres témoignent d’incidences significatives au sein des cheptels, GDS France signale que les résultats ne sont toutefois pas extrapolables à l’ensemble des départements français. Pourquoi ? Parce que les élevages enquêtés proviennent uniquement de départements ayant déclaré des foyers pour le sérotype de FCO concerné.
Environ 6 % de bovins présentant des symptômes liés à la FCO-3
Dans le cas du sérotype 3 de la FCO, la variabilité intercheptel de la mortalité chez les vaches de plus de 24 mois oscille de 0 à 50 %, soit de 0 à 11 bovins, selon les résultats de l’enquête. « Presque un tiers des élevages bovins enquêtés ont perdu au moins une vache, constate GDS France. La mortalité chez les bovins adultes semble limitée à l’échelle collective, mais certains élevages ont subi des mortalités non négligeables. »
Chez les vaches de plus de 24 mois, le taux médian (2) d’animaux manifestant des signes cliniques atteint 6 % pour la FCO-3, ce qui représente 3 animaux par élevage. Ce taux varie fortement. GDS France a observé des taux compris entre 0 % et 98 % d’animaux malades dans les élevages enquêtés, ces derniers ayant déclaré entre 0 et 430 vaches malades. Environ deux tiers des élevages bovins ont signalé au moins un adulte atteint cliniquement lors de l’enquête.
En ce qui concerne les plus jeunes bovins (6 à 24 mois), un quart des élevages ont déclaré avoir eu au moins une génisse malade. « La mortalité dans cette classe d’âge semble limitée mais elle a pu concerner jusqu’à 10 animaux dans quelques élevages atteints de FCO-3. » Près de 30 % des élevages atteints affirment avoir eu au moins un veau malade. À noter que l’enquête correspondait à une période avec très peu de mises bas dans la filière bovine.
Le taux de mortalité varie de 0 à 29 % pour la FCO-8
Approximativement « 60 % des élevages bovins enquêtés ont au moins un adulte atteint cliniquement » de la FCO-8, indique GDS France. La valeur médiane du nombre de bovins manifestant des signes cliniques se situe à environ 3 %, soit 2 animaux, après analyse des chiffres. Ce qui signifie que la moitié des élevages enquêtés a au moins 2 bovins adultes malades et l’autre moitié en a moins de 2, détaille le GDS. Par ailleurs, 40 % des élevages atteints par le sérotype 8 ont déclaré avoir plus de 5 % des vaches avec des signes cliniques.
Inférieur à celui observé pour la FCO-3, le taux de mortalité des vaches varie de 0 % à 29 % pour la FCO-8, ce qui représente 0 à 7 animaux au sein des cheptels. « Un peu plus d’un quart des élevages bovins enquêtés a perdu au moins une vache. »
Pour les jeunes bovins (6 à 24 mois), un tiers des élevages ont recensé des animaux malades, avec une mortalité variant de 0 à 1 animal (0,2 en valeur médiane). Parmi les élevages atteints de FCO-8, environ un quart a eu au moins un veau malade.
Des impacts sous-estimés
Autre impact, la FCO est à l’origine d’un nombre non négligeable d’avortements au sein des exploitations. « Au moins 44 % (FCO-3) et 20 % (FCO-8) des élevages bovins enquêtés ont observé des avortements. »
Cependant, les auteurs de l’étude précisent que les différents impacts sur la reproduction ne peuvent pas être mesurés avec cette enquête. Des recherches plus spécifiques et dédiées à chaque infection seront nécessaires pour tenter de prendre pleinement en compte les incidences.
GDS France ajoute que « l’impact sanitaire à l’échelle de cheptel et de la zone touchée est plus important que les estimations données ». En effet, la circulation des infections a continué après réalisation de l’enquête, certains éleveurs ont indiqué de nouveaux animaux malades. À l’inverse, certains animaux ont pu être vaccinés, ce qui a limité l’impact clinique éventuel.
Le sérotype 3 de la FCO a émergé aux Pays-Bas en septembre 2023 et a été détecté pour la première fois en France en juillet 2024, rappelle GDS France. Pour sa part, la nouvelle souche de FCO-8 circule en France depuis août 2023, et se propage de façon épizootique, engendrant un impact clinique dans de très nombreux élevages.
(1) 168 élevages bovins enquêtés pour la FCO-3 : Aisne (41 élevages), Eure (2), Nord (21), Oise (31), Pas-de-Calais (15), Seine-Maritime (21), Deux-Sèvres (1) et Somme (36). Et 42 élevages bovins enquêtés pour la FCO-8 : Ardèche (2), Cantal (3), Doubs (1), Rhône (1), Savoie (14), Haute-Savoie (6) et Pyrénées-Atlantiques (15).
(2) Dans cette étude, la médiane a été utilisée plutôt que la moyenne car la distribution du nombre d’animaux par élevage ne suit pas une loi normale.
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