« On ramasse des cadavres tous les jours » à cause de la FCO
Des éleveurs se sont rassemblés devant la préfecture de l’Ariège à l’appel de la Confédération paysanne, pour demander du soutien face à l’épidémie de fièvre catarrhale ovine de sérotype 8 qui sévit durement dans l’ouest des Pyrénées.
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« Quand vous voyez vos brebis mourir depuis trois semaines, ça fait long… On se sent seuls, on ne voit pas le bout du tunnel. » À l’image de Bruno Sans, éleveur de 160 brebis viandes à Montjoie-en-Couserans en Ariège, plus de 100 agriculteurs et leurs soutiens se sont rassemblés, à l’appel de la Confédération paysanne, devant la préfecture, à Foix, le jeudi 22 août 2024.
Des pourcentages de perte élevés
« En trois semaines, j’ai perdu 25 % de mon troupeau. Et on sait que ce n’est pas fini », craint-il. Certains affichent des taux bien plus élevés de mortalité, comme Célia Barrouillet, à la tête d’un troupeau de 125 brebis laitières : « 60 % d’entre elles sont mortes. Notre troupeau meurt, et une petite partie de nous part avec eux… »
« Tous les matins, j’ai le bide retourné en revenant voir mes animaux. On ramasse des cadavres tous les jours », témoigne, la gorge serrée, Camille Goday. Son cheptel de 60 ovins viandes a fondu de 30 % en quelques semaines. Des troupeaux bovins sont également touchés, dans une moindre mesure.
Les ovins en estive paraissent moins impactés. « Mais, là encore, on en saura davantage à la descente des estives. Et ce sera difficile de faire la différence entre les animaux morts de FCO, d’autres maladies, de la prédation de l’ours… », énumère Mathias Chevillon, éleveur de brebis viande à Seix et trésorier de la Confédération paysanne en Ariège.
Plus d’un quart des exploitations touchées
Selon les chiffres diffusés le 9 août 2024 par les chambres d’agriculture des trois départements pyrénéens les plus frappés, les Pyrénées-Orientales, l’Aude et l’Ariège, près de 400 foyers sont recensés dans ces départements, sur environ 1 400 exploitations. « On parlait de 4 000 brebis mortes sur les trois départements il y a deux semaines, on doit être à bien davantage aujourd’hui », assure Cécile Giboureau, vice-présidente du syndicat ovin de l’Ariège.
Face à cette « hécatombe », la Confédération paysanne demande que « le sérotype 8 soit pris en compte comme le sérotype 3 qui touche pour le moment le nord de la France, résume David Eychenne, co porte-parole de la Confédération paysanne Occitanie. Nous nous réunissons aussi pour faire pression, alors que notre secrétaire nationale Sylvie Colas va être reçue cet après-midi à la DGAL. »
Avec plusieurs revendications, précisées par David Eychenne : « Des aides d’urgence pour la trésorerie ; il y aura aussi besoin d’aides pour reconstituer les troupeaux. Nous demandons la gratuité des vaccins. Enfin, nous souhaitons que les dérogations prévues par la Pac en cas de force majeure (sur les effectifs et le chargement) soient simplifiées. »
Dans un communiqué de presse, les FDSEA et JA des trois départements et de la Haute-Garonne annoncent avoir adressé un courrier à Marc Fesneau. Dans cette lettre cosignée par les présidents des conseils départementaux, ils demandent des mesures similaires d’urgence. Ils anticipent la mort de 6 000 animaux d’ici fin août, soit 5 % du cheptel des trois départements.
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