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Qu’en est-il des caprins et de la FCO de sérotype 3 ?

La chèvre est probablement sensible à la FCO. La vaccination est conseillée par la Fnec.

En matière de sérotype 3 de la fièvre catarrhale ovine (FCO), on parle essentiellement des ovins et des bovins. Mais les éleveurs de caprins se posent eux aussi des questions. La Fédération nationale des eleveurs de chèvres a tenté d’apporter quelques réponses.

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Et les chèvres ? La FCO touche tous les ruminants. S’il est beaucoup fait état de la mortalité qu’elle provoque chez les ovins et de la baisse de production qu’elle engendre chez les bovins, il est rarement question des caprins. Pourtant, les éleveurs de chèvres s’inquiètent tout autant que leurs confrères de l'arrivée en France du sérotype 3.

Pour tenter de répondre à leurs interrogations, la Fédération nationale des éleveurs de chèvres (Fnec) a publié une note faisant le point des connaissances. Celle-ci a été rédigée en collaboration avec le laboratoire d’études et de recherches caprines de l’antenne de Niort de l'Anses, GDS France, l'Anses et l’Institut de l’élevage. Elle précise que « les connaissances sont « pour l’instant encore parcellaires. Des investigations complémentaires sont en cours de réalisation. »

Les chèvres « probablement sensibles » au sérotype 3

En l’état actuel des connaissances, les spécialistes jugent « probable » qu’il y ait une sensibilité au virus du sérotype 3 chez la chèvre. « Au niveau international, quatre études expérimentales ont confirmé que la chèvre pouvait être infectée par les virus FCO (sérotypes 2, 4 et 8) », rapporte la note de la Fnec.

« Pour trois de ces études, les animaux n’ont montré aucun symptôme, à l’exception de l’hyperthermie (fièvre), variable, observe la Fnec. Dans une étude avec le sérotype 8, la température était accompagnée de difficultés à avaler, de diarrhées, de boiteries et d’abattement. La virémie (présence du virus dans le sang) a pu être détectée jusqu’à 47 jours après l’infection. »

Même s’il est difficile de prévoir les conséquences potentielles de la FCO 3, il est possible d’en avoir une idée en portant le regard sur ce qui s’est passé lors de l’arrivée du sérotype 8 de la FCO. « Au cours de l’année 2007, en France, 15 élevages caprins, localisés principalement dans le nord et l’est de la France, ont été considérés comme infectés, suite à des contrôles sérologiques positifs, relate la note de la Fnec. Parmi ces 15 élevages, 6 montraient des signes cliniques bien visibles, dont 2 « élevages atypiques » (animaux de compagnie et parc animalier) ».

Les signes cliniques observés sur les caprins étaient variables, allant d’une légère fièvre à tout ou partie des signes suivants : forte hyperthermie (41°C), abattement et perte de l’appétit, inflammation de la bouche avec ulcères et hypersalivation, langue bleue, lésions ulcéro-nécrotiques, croûteuses sur les naseaux, diarrhée.

Pas d’autorisation pour le vaccin

Pour le moment, les vaccins contre le sérotype 3 n’ont pas d’autorisation temporaire d’utilisation (ATU) pour les caprins, car l’ensemble des études nécessaires n’est pas achevé pour cette espèce. Il est cependant possible de l’utiliser, dans le cadre de l'article L. 5143-4 du code de la santé publique, dit de la « cascade thérapeutique ». Cet article stipule que dans le cas où aucun médicament vétérinaire approprié à une espèce n’existe, il est possible d’utiliser un médicament autorisé pour une autre espèce. Cet acte est placé sous la responsabilité du vétérinaire.

Concernant l’efficacité, celle-ci n’est pas certaine car il n’y a aucune donnée. Mais si les vaccins sont efficaces sur les moutons, « on peut raisonnablement espérer qu’ils le seront également sur les chèvres », avance la Fnec. Il en va de même pour les effets secondaires indésirables. Il est probable qu’il n’y en ait pas plus que pour les ovins et les bovins. La Fnec recommande seulement, « lorsque cela est possible, de vacciner en dehors des périodes de gestation ». Le délai d’attente après l’injection est de zéro jour, pour le lait comme pour la viande.

Enfin, la Fnec rappelle que la désinsectisation, même si elle n’est pas une garantie absolue, est un moyen de diminuer les risques. Elle recommande de garder ses animaux dans des bâtiments fermés, avec des moustiquaires aux ouvertures, de désinsectiser les locaux et/ou les animaux. « Même s’il n’existe pas de désinsectisant ayant une AMM pour les caprins, ils peuvent être prescrits que dans le cadre de la « cascade thérapeutique », précise-t-elle.

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