Prudence avec les photos de vos enfants sur les réseaux
Publier des contenus concernant les enfants sur les réseaux sociaux n’est pas sans risque. Quelques précautions s’imposent face aux comportements des pédocriminels et au risque de cyberharcèlement.
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Ce chiffre fait froid dans le dos. « La moitié des images échangées sur les forums pédopornographiques ont été initialement publiées par les parents », alerte Isabelle Debré, présidente de l’association L’Enfant Bleu qui lutte contre l’enfance maltraitée. À noter qu’aujourd’hui, plus de la moitié des parents partagent sur les réseaux des contenus sur leur progéniture.
Éveiller les consciences aux dangers potentiels
Si le mieux est de ne pas les poster, « nous ne pouvons pas interdire aux familles de les publier, souligne-t-elle. En revanche, il faut éveiller leur conscience, les sensibiliser aux dangers potentiels et leur donner des conseils sur leurs usages. » Parmi eux : cacher les visages (les flouter, ajouter une émoticône ou prendre une photo de dos), et éviter les images de vos bouts de chou nus dans le bain, en maillot de bain, en collant de gym…
« Les pédocriminels sont fans de photos “particulières” et remplissent des dossiers numériques intitulés “garçons à la plage” ou “gymnastes”. Attention donc à ne pas publier de clichés d’enfants en tenues qui pourraient paraître suggestives pour certains. »
Il est également conseillé de restreindre ses envois à des personnes de confiance via les SMS, les mails ou des groupes fermés, comme WhatsApp, en demandant aux destinataires de ne pas les diffuser. Sur Facebook, créez un compte privé en sélectionnant la famille et les amis proches.
Identité numérique
Carina Chatain, responsable du pôle de l'éducation au numérique à la Commission nationale informatique et libertés (Cnil) met en garde : « Les contenus contiennent souvent des indications sur la localisation et l’heure à laquelle l’image a été prise, et informe sur les centres d’intérêt du jeune ou les lieux qu’il fréquente, ce qui peut générer un risque d’enlèvement notamment. »
Par ailleurs, à 13 ans, un enfant a, en moyenne, 1 300 photos de lui qui circulent déjà sur les réseaux sociaux. Ces contenus peuvent porter atteinte à sa réputation en ligne, avec un risque de cyberharcèlement. « L’identité numérique ainsi créée pourra aussi avoir des incidences négatives dans sa vie scolaire, son avenir personnel et professionnel », appuie Carina Chatain. Et de préciser qu’une loi est en cours de discussion pour renforcer la protection des mineurs en ligne.
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