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Comment l’Italie et la Suisse gèrent la dermatose nodulaire contagieuse

Sur les questions de santé animale, la Suisse adapte son droit sur celui de l'Union européenne.

La dermatose nodulaire contagieuse (DNC) touche trois départements français qui sont frontaliers avec la Suisse et l’Italie. La Suisse est indemne mais organise la surveillance alors que l’Italie comptabilise plusieurs foyers en Sardaigne.

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Depuis le 18 juillet 2025, la Suisse a mis en place des mesures de lutte contre la dermatose nodulaire contagieuse. « Afin d’empêcher sa propagation, tous les animaux réceptifs présents dans les zones de surveillance sont vaccinés. Il y a aussi des restrictions sur les mouvements d’animaux. Actuellement, la zone de surveillance suisse comprend le canton de Genève, une partie du canton de Vaud et du canton du Valais », détaille l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (Osav) à La France Agricole.

La Suisse ne fait pas partie de l’Union européenne, mais sur certains sujets, elle adapte son droit sur celui de l’Union européenne : c’est le cas de la santé animale. Elle appliquera donc l’abattage total du troupeau si un cas de dermatose se présente dans une ferme, comme détaillé dans l’ordonnance publiée par l’Osav.

Zone de surveillance en Suisse

Si la crainte de l’abattage total est bien présente, la gestion de la crise, sans cas déclaré, se révèle compliquée : « Des vaches sont en alpage dans le canton voisin, hors zone de surveillance, et elles ne peuvent donc pas être vaccinées. Nous devrons attendre leur arrivée dans les fermes et imposer un délai d’attente aux éleveurs alors que ce dernier pourrait être anticipé », déplore Patricia Bidaux, présidente d’AgriGenève.

« Quant aux animaux bloqués dans les fermes, qu’en est-il des normes sur le bien-être animal ? S’interroge-t-elle. Qu’en est-il de la montée en alpage l’année prochaine ? Je dois partir à la pêche aux infos alors que ce n’est pas la première épizootie, ni la dernière, et je ne veux pas qu’on fasse peser la responsabilité sur les éleveurs. »

57 foyers déclarés en Italie

En Sardaigne, le premier cas de dermatose nodulaire contagieuse s’est déclaré le 21 juin 2025. Ensuite, un autre cas a été déclaré proche de Milan, en Lombardie. En raison de la proximité avec la frontière française, le Val d’Aoste a entamé une campagne de vaccination le 9 août et a instauré une zone de surveillance.

La Lombardie est désormais indemne mais la Sardaigne regroupe 57 foyers de dermatose nodulaire contagieuse depuis le début de la crise. Étant dans l’Union européenne, l’Italie applique les mêmes règles que la France, à savoir l’abattage total du troupeau lorsqu’un cas est déclaré.

Difficultés en Sardaigne

Les éleveurs sardes ont demandé la possibilité d’abattre uniquement les cas positifs et non l’intégralité du troupeau. Le tribunal administratif, appuyé par le Conseil d’État, a rendu son jugement à la fin d'août en faveur de l’abattage total. Mais le côté insulaire de la Sardaigne pose plusieurs difficultés : l’épidémie bloque la filière de la viande car les animaux sont élevés sur l’île avant d’être engraissés sur le continent.

Gestion des animaux abattus

Avec la dermatose nodulaire contagieuse, les animaux ne peuvent pas se déplacer. La gestion de l’abattage est aussi compliquée : « Nous faisons abattre les animaux mais nous n’avons pas les infrastructures pour la destruction des animaux touchés par une épizootie. Nous les portons sur le continent, explique Giuseppe Bitti, vétérinaire à l’agence sanitaire de Sassari, les animaux abattus sont actuellement stockés en chambre froide sur l’île et il faudra un mois environ pour que les choses rentrent dans l’ordre. »

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