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« J’ai une poignée d’hectares outre-Rhin »

Erwin Roettele admet que la barrière de la langue est souvent un obstacle.

A cheval depuis des siècles sur la frontière franco-allemande, la ville de Rhinau crée une situation atypique pour les agriculteurs locaux.

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Les 450 kilomètres de frontière entre la France et l’Allemagne cachent une situation peu banale. Près de 1 000 hectares du territoire de la commune française de Rhinau se situent du côté allemand. Cette particularité date du Saint Empire romain germanique. Elle amène plusieurs agriculteurs français à composer avec des terres sur l’autre rive du Rhin. C’est le cas d’Erwin Roettele installé sur une cinquantaine d’hectares en grandes cultures.

« J’ai une poignée d’hectares de l’autre côté qui sont accessibles par un bac sur le fleuve », explique-t-il. Transportant voitures et passagers, ce bac est aujourd’hui source de contrariété pour les agriculteurs qui doivent l’emprunter. « Nous avions autrefois officiellement priorité sur les voitures, mais cette disposition a disparu sans raison. Même s’il pleut et qu’on a une remorque de foin ou de céréales, il faut désormais attendre notre tour », regrette-t-il.

« C’est plus strict en Allemagne »

La proximité de l’Allemagne n’entraîne pourtant pas beaucoup d’échanges. « Nous n’avons pas plus de rapports que ça avec nos collègues allemands. On se retrouve à quelques réunions mais il y a quand même la barrière de la langue. Je parle allemand couramment mais ce n’est pas forcément le cas de mes collègues plus jeunes. »

Pourtant, c’est bien la réglementation allemande qui s’applique outre-Rhin et les agriculteurs doivent s’adapter. « C’est plus strict en Allemagne, c’est certain. Concernant les phytos par exemple, il y a beaucoup plus d’interdictions et les produits autorisés ne sont pas toujours les mêmes », constate Erwin Roettele.

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