Login

La tempête Boris va laisser des traces dans les fermes d’Europe centrale

Une inconnue majeure demeure sur l'état des culture qui sont restées plusieurs jours sous les eaux, ici en Roumanie.

Les pluies diluviennes qui ont accompagné la tempête Boris ont ravagé les campagnes de l’Europe centrale.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Pologne, Autriche, République tchèque, Slovaquie, Roumanie, Hongrie… Le 13 septembre dernier, la tempête Boris est venue frapper violemment une vaste partie de l’Europe centrale, tuant près de 25 personnes. Les pluies intenses qui l’ont accompagnée ont déclenché d’importantes crues, détruit des barrages et dévasté des milliers d’hectares de terres agricoles. Les dégâts ont été d’autant plus importants que les pluies sont tombées pendant plusieurs jours, ralentissant la décrue.

En Pologne, l’une des principales nations agricoles de l’Union européenne, les pics à 300 mm de précipitation ont laissé des traces, en particulier dans le sud du pays. Les colzas récemment semés, le maïs, les pommes de terre ou encore les betteraves, se sont retrouvés sous les eaux. Ce qui était à l’abri n’a pas été épargné. De nombreux agriculteurs ont déploré des stocks de céréales, de fourrages et d’engrais abîmés ou détruits par l’humidité.

Des rachats de produits en Pologne

Michał Kołodziejczak, agriculteur et ministre adjoint à l’Agriculture, a annoncé le 20 septembre 2024 que le gouvernement allait prendre plusieurs mesures. « Cette tragédie ne fera subir à personne des pertes financières. […] L’État va racheter les productions des agriculteurs affectés en se référant au prix du marché », a-t-il déclaré, sans plus de précisions sur le budget alloué, tant l’évaluation des dégâts prendra du temps, selon les autorités.

Parmi les pays les plus impactés par la tempête figure aussi l’Autriche qui a relevé jusqu’à 370 mm de précipitations. Dans la région de la capitale Vienne, les champs ont été inondés et des rivières transformées en torrents ont détruit de nombreux équipements agricoles notamment de maraîchage comme des tunnels et des serres. Plus au nord, un éleveur de porcs a vu sa ferme inondée. S’il a pu mettre sa famille en sécurité, il n’a rien pu faire pour ses 400 animaux, piégés dans leur bâtiment qui a pris l’eau.

Le gouvernement a rapidement libéré 45 millions d’euros pour la région de Basse-Autriche, la plus touchée, et 10 millions d’euros ont été annoncés pour réparer et renforcer les infrastructures hydrauliques. La Roumanie et la Slovaquie ont elles aussi été inondées, mais les dégâts agricoles ont été plus contenus. La tempête a poursuivi son chemin quelques jours plus tard vers l’Italie, tuant un agriculteur emporté avec son tracteur.

L’Union européenne à la rescousse

Quelques jours après le passage de la tempête Boris le 19 septembre, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen s’est rendue à Wroclaw, entourée des Premiers ministres polonais, slovaque et tchèque ainsi que du chancelier autrichien.

Après avoir déploré « la dévastation » et « l’énormité du désastre », elle a annoncé le déblocage d’une aide européenne de 10 milliards d’euros du fonds de cohésion, à destination des régions impactées.

« C’est une période exceptionnelle, et les périodes exceptionnelles ont besoin de mesures exceptionnelles », a-t-elle justifié. Le fonds de solidarité sera lui aussi mobilisé pour pallier les conséquences massives, mais encore loin d’être évaluées.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement