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Le Premier ministre Gabriel Attal a remis un coup de pression pour freiner l’entrée de la viande cellulaire sur le marché européen. Le 1er février 2024, lors de ses annonces liées à la crise agricole, il marque clairement son opposition : « Non, la viande de synthèse ne correspond pas à notre conception française de l’alimentation. Je souhaite donc que l’on ait une législation claire au niveau européen sur la dénomination de ce qu’est la viande. »

Il rejoint par là des voix politiques qui s’expriment depuis quelques mois. Le député des Ardennes Pierre Cordier (app. LR) a déposé le 5 décembre 2023 une proposition de loi visant à interdire la production, la commercialisation et la vente de viande de synthèse en France. Le Sénat, sous la plume du sénateur de Haute-Saône Olivier Rietmann (LR), a publié en avril 2023 un rapport critique sur les aliments cellulaires.

Opposition en Europe

En Europe, l’Italie a déjà pris une loi en ce sens. La Slovaquie s’est déclarée favorable à prendre une telle disposition. Toutefois, aucune demande d’autorisation n’a encore été faite auprès de la Commission européenne, en charge de ce type de nouveaux aliments (dit novel food).

« Nous allons promouvoir massivement l’étiquetage de l’origine des produits, notamment au niveau européen. C’est un enjeu de transparence pour nos consommateurs », annonce le Premier ministre.

Mais cet étiquetage est déjà prévu dans le règlement novel food. Celui-ci prévoit que les autorités sanitaires (Efsa) rendent un avis technique sur l’innocuité sanitaire potentielle du produit après quoi un étiquetage permet aux consommateurs de faire leur choix.

Étiquetage

Les Pays-Bas et le Danemark veulent en rester là. Mais tout une pression politique pour aller plus loin s’est organisée pendant le conseil agriculture de janvier à Bruxelles. L’Autriche, l’Italie et la France ont alors mené la fronde.

Les ministres de l’Agriculture ont demandé à la Commission européenne de ne pas accorder d’autorisation tant qu’une étude de ses impacts socio-économiques n’aura pas été faite. Ce qui promet de retarder considérablement les autorisations accordées que le territoire européen.

Dénomination carnée

Par ailleurs, le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau a profité des annonces faites dans le sillage du Premier ministre pour rappeler que le décret sur la dénomination des substituts à la viande était toujours en cours de rédaction. Prévu par la loi Egalim 2, il doit déterminer si les substituts végétaux peuvent ou non utiliser des noms qui font référence à la viande.

Une première rédaction en juin 2022 avait été suspendue en référé par le Conseil d’État. Le ministre de l’Agriculture avait alors promis une nouvelle rédaction en tenant compte des différentes décisions de justice depuis lors. « Ce décret est très attendu », admet Marc Fesneau.